"Tonton" Vanmai n'est plus à présenter, mais un petit rappel sur son parcours ne nous fera pas de mal.
Cette fois ci, ceux sont Les Nouvelles Calédoniennes qui s'y attachent :
Jean Vanmai est sans aucun doute l’un des plus importants écrivains calédoniens actuels. Itinéraire d’un autodidacte qui a fait un long chemin depuis l’époque où il n’était qu’un enfant de travailleurs immigrés sous contrat.
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L’œil pétillant, la parole volubile et la plaisanterie facile, Jean Vanmai est dans le privé un homme bien différent de l’image d’historien et homme de lettres sérieux et plein de retenue qu’il affiche en public. C’est même un charmant compagnon de coup de fête qui n’hésite pas à sortir de grosses blagues, comme le prouve le livre qu’il vient de publier avec François Ollivaud, une référence en la matière.
Et pourtant, cet écrivain à succès revient de loin, de très loin. Il se souvient : « Je suis né à Koumac en 1940, neuvième enfant d’un modeste couple de Tonkinois engagés sous contrat à la mine Chagrin. Pas question pour moi de faire de longues études : certificat d’études en poche, je suis entré comme apprenti chez un électricien. »
Mais le gamin a de la suite dans les idées : tout en travaillant d’arrache-pied, il suit des cours d’électronique par correspondance. Si bien que, après des années de travail et d’économies, il peut se lancer dans les affaires. Avec des amis calédoniens, il fonde, en 1970, le magasin d’électroménager Flash.
En 1980, il ira même jusqu’à fusionner avec Caldis pour former les établissements Caldis Flash, dont il tiendra les rênes jusqu’à sa retraite, l’année dernière. Voilà pour sa vie professionnelle.
Mais, pendant tout ce temps, il poursuit ses cours par correspondance : commerce, anglais et surtout français littéraire, premiers pas vers une vocation d’écrivain qu’il ne s’est pas encore découverte. Cela vient quelques années plus tard.
« Le déclic, précise-t-il, a été pour moi le rapatriement, à partir de 1961, d’une partie de la communauté vietnamienne vers le Tonkin. Je me suis dit qu’il fallait absolument témoigner du destin de ces gens avant qu’ils ne disparaissent dans les oubliettes de l’histoire. »Toutefois, pris par ses affaires et ses études, ce n’est qu’en 1974 qu’il se décide à entreprendre la rédaction de Chan Dang* qui est publié en 1981, suivi de Fils de Chan Dang, en 1983.
Les deux livres connaissent un grand succès, au point d’être traduits – et trahis – en vietnamien. À partir de ce moment-là, Jean se met à publier régulièrement des romans historiques, dont Pilou Pilou, la fameuse saga calédonienne en trois volumes.
Membre très actif de l’Association des écrivains de Nouvelle-Calédonie, il court aujourd’hui le monde, du Salon du livre de Paris à celui de Papeete, de celui d’Ouessant au Silo de Hienghène, pour représenter dignement la littérature calédonienne. Que de chemin parcouru par ce fils de Chan Dang !* Chan Dang est le surnom attribué aux immigrés tonkinois employés sous contrat en Calédonie à l’époque coloniale.
Michel Martin
LES NOUVELLES-CALEDONIENNES
Jeudi 29 Novembre 2007
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