INTRODUCTION

14.11.07

Les N'guyen s'en vont en guerre, miranton ...

La célébration du 89e anniversaire de l’armistice de 1918 a eu lieu place Bir Hakeim dimanche matin. Pour cette occasion il me parait bon de rappeler que des indochinois de Nouvelle-Calédonie ont aussi participer à la Grande Guerre.
Selon la source recopiée plus bas, il furent 18 à partir. Au monument aux morts, trois noms y sont inscrits. Trois N’guyen (avec l’apostrophe caractéristique de l’administration coloniale).
J’ai pu retrouver la trace de l’un d’eux sur le site
«mémoire des hommes»
Le détails n’est pas directement accessible compte tenu du dossier médical. Il est vrai que beaucoup de soldats sont morts de maladie en service.

Qui étaient ils ? d’où venaient ils ? où sont ils enterrés ? combiens sont revenus ?
Autant de questions que personne ne s’est posé ? les réponses peut être dans le livre référencé plus bas ?





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Les morts pour la France de la guerre 1914−1918

Votre recherche : nguyen, Océanie Nombre de
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Nom Prénoms Naissance Lieu de naissance

NGUYEN VAN Lang 00-00-1872 Nouvelle Calédonie

Le 1er Bataillon du Pacifique dans la Première Guerre mondiale

Sylvette Boubin-Boyer, docteur en histoire, spécialiste de la Première Guerre mondiale en Océanie

Extrait de : De la Première Guerre mondiale en Océanie - Les guerres de tous les Calédoniens, Septentrion, 2003, 877 pages

Lors de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs (nom donné aux indigènes, pas tous kanaks !) ont été 1137 à s'engager et 978 à embarquer pour la France. Parmi eux, 1105 Kanaks se sont engagés, 948 ont embarqué ; 9 (9 ayant embarqué) étaient des indigènes néo-hébridais ; 4 étaient polynésiens indigènes (2 ayant embarqué) ; 18 étaient Indochinois (18 ayant embarqué) ; 1 était Wallisien (ayant embarqué).
Tous ont servi au sein du bataillon du Pacifique puis le bataillon mixte du Pacifique regroupait les Kanaks et les Tahitiens.
On ne peut passer sous silence les 976 citoyens français de Nouvelle-Calédonie mobilisés auxquels s'ajoutent 51 engagés volontaires, 81 citoyens français mobilisés des Nouvelles-Hébrides, 1 de Wallis, 9 étrangers résidant en Nouvelle-Calédonie qui se sont engagés dans la Légion étrangère, 165 Tahitiens citoyens embarqués à Nouméa (sur 1057 pour les EFO) et environs 120 français de Nouvelle-Calédonie, séjournant en métropole au moment de la déclaration de guerre et qui ont été mobilisés sur place.
Tous n'ont pas servi au sein du bataillon du Pacifique, beaucoup ont été dans les régiments d'infanterie ou d'artillerie coloniale, jamais plus de quelques uns au sein du même régiment et il faudrait les suivre un par un pour donner leur parcours.
Par ailleurs 100 Japonais se sont engagés dans la Légion étrangère mais ont déserté à l'arrivée à Marseille pour regagner leur pays.
Ce décompte n'est pas simple mais il tient compte de la diversité de la population alors en Nouvelle-Calédonie : les Kanaks, les Français mais aussi les représentants de toutes les communautés de travailleurs immigrés, parfois indigènes d'autres colonies françaises. Ce qui, de métropole, peut paraître anecdotique, ne l'est pas pour l'ensemble des communautés calédoniennes qui, actuellement, retrouvent leur histoire pour se forger ce destin commun prévu par l'accord de Nouméa de 1998.

Update 1/12/2007

Aux archives on peut trouver des info :
- Registres matricules des tirailleurs indigènes engagés volontaires de la Première Guerre mondiale

358W-468 Nguyen Van? ? Né en 1873 à Nouméa Matricule 10

358W-469 Nguyen Van Chong ? Né en 1879 à Nouméa Matricule 11

358W-470 Pham Van Ngu ? Né en 1889 à Nouméa Matricule 12

358W-474 Nguyen Van Hung ? Né en 1886 à Nouméa Matricule 13

358W-476 Nguyen Dinh Cat ? Né en 1879 à Nouméa Matricule 15

358W-610 Hoang Van Han ? Né en 1883 à ? Matricule 149

358W-673 Phan Van Nap ? Né en 1882 à Boe-tray Matricule 212

358W-891 Nguyen Van Lan Né en 1876 à Nouméa Matricule 430

358W-1123 Nguyen Van Sinh Né en 1886 à ? Matricule 662

358W-1169 Dan Van Saho , Né en 1876 à Nouméa Matricule 708

358W-1258 Nguyen Thuong Né en 1882 à Nouméa Matricule 892

358W-1407 Dao Van Bien ? Né en 1885 à Ngoai-Dê Matricule 902

358W-1525 Do Van Nam ? Né en 1886 à Tonkin Matricule 1065

358W-1574 Nguyen Van Tu ? Né en 1872 à Nouméa Matricule 1114

358W-1575 Nguyen Van Lang ? Né en 1872 à Tonkinois Matricule 1115

358W-1576 Dang Ham Boi ? Né en 1890 à Tonkinois Matricule 1116

Up date 23/02/2018

MOINS CONNUS EN CALÉDONIE QUE LES TIRAILLEURS KANAK, DES TONKINOIS SONT CEPENDANT PARTIS DU CAILLOU POUR SE BATTRE À LA GRANDE GUERRE DE 14-18.

Sur un total de 100 000 Indochinois, ce sont 14 tirailleurs qui s’engagent en Calédonie, même si dans un premier temps, le général Joffre, nourri de préjugés coloniaux, refuse leur mobilisation, estimant qu’ils « ne possèdent pas les qualités physiques pour servir au front ».
Les tirailleurs indochinois, relativement plus âgés (70 % d’entre eux ont plus de 25 ans, âge moyen des autres tirailleurs), subirent moins de pertes. Les 14 tirailleurs tonkinois du bataillon du Pacifique ont entre 43 et 24 ans lorsqu’ils embarquent à Nouméa pour la France. Parmi eux : N’Guyen Dinh Tat et N’Guyen Van Dinh partis le 4 juin 1916 sur le Gange ; N’Guyen Van Lang, N’Guyen Van Tu, Dang Nam Boi et Do Van Nam le 10 novembre 1917 sur l’El Kantara. Ils exercent les professions de cuisinier, blanchisseur, cultivateur et mineur, à Nouméa et Maré.
Une fois en France Comme la plupart des engagés volontaires, ils arrivent à Marseille et sont installés dans les camps d’instructions des troupes coloniales à Boulouris, près de Saint-Raphaël et à Fréjus. Nguyen Van Lang, engagé le 16 mars 1917, meurt à l’hôpital Michel Lévy de Marseille de la tuberculose pulmonaire le 18 mars 1918. Nguyen Van Tu, né en 1872, meurt lui aussi le 6 octobre 1918, mais à Oisy dans l’Aisne. N’Guyen Dinh Tat, Dang Nam Boi et Do Van Nam montent en grade et deviennent tirailleurs de 1ère classe. N’Guyen Dinh Tat et N’Guyen Van Dinh intègrent le 10° Bataillon indochinois le 5 août 1916. Deux bataillons de combattants indochinois servent en France de février 1916 à avril 1919 et deux autres sur le front d’Orient en Macédoine et en Grèce de janvier 1916 à la fin 1918.
Si N’Guyen Dinh Tat et Do Van Nam rentrent à Nouméa avec le Kia Ora en novembre 1919, N’Guyen Van Dinh part de Marseille pour Nouméa le 3 janvier 1920 avec l‘Amiral Géant, après une longue présence en Orient, comme les frères Vautrin.
C. Chêne 
f : AssociationInMemoriam/

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