INTRODUCTION

30.8.08

Chinatown n'aime ni les bus ni les taxis

Normalement, les commerçants asiatiques sont discrets dans ce pays eurocéanien. Toutefois, il leur arrive parfois de se réveiller si c'est leur gagne-riz qui risque directement d'être mis en péril.
Dans cet article des Nouvelles Calédoniennes, je pense qu'il faut retenir la tournure qu'a pris cette affaire plutot que le fond même du problème (si vraiment problème il y a).

"Les commerçants de Chinatown réagissent au nouveau plan de circulation qui prévoit une voie réservée aux bus, rue d’Austerlitz, devant leurs commerces. Ils ont boycotté la réunion prévue hier soir avec deux adjoints du maire. La Ville s’explique."



"Les commerçants de Chinatown montent au créneau contre le nouveau plan de circulation. La portion de la rue d’Austerlitz qui passe devant leurs boutiques sera réservée aux bus et aux taxis et il n’y aura plus de stationnement pour les particuliers. Ce qui entraînera, selon eux, une baisse de la clientèle et des attroupements de population aux arrêts de bus devant leurs vitrines. La mairie les ayant invités à une réunion hier soir, avec deux adjoints, afin de leur expliquer le pourquoi d’une, telle décision, les commerçants ont décidé de ne pas y aller tant que le maire ne serait pas présent. Résultat : elle a été annulée.


« Si le maire ne devait pas assister à la réunion d’hier soir, c’est parce qu’il est absent du territoire, explique Gérard Vignes, adjoint en charge de la circulation. Il rentre en fin de semaine et nous l’informerons de ce qui s’est passé pour fixer une prochaine date de réunion avec lui. » Un problème de réglé. Reste que les commerçants de Chinatown se plaignaient également de n’avoir pas été consultés ni avertis de ce nouveau plan de circulation. « Faux, rétorque Gérard Vignes. Nous avons largement communiqué et pris de nombreux contacts avec les commerçants par le biais du syndicat des commerçants et de l’association Nouméa centre-ville. Des documents leur ont été transmis. Nous n’avons eu aucune réaction. » Peut-être leur fallait-il un peu de temps.


« Ces quartiers recevront une attention particulière en termes d’animations et de sécurité »


Mais avec les travaux de mise en place du nouveau plan, les commerçants ont, semble-t-il, pris conscience que les choses allaient changer. « Ils ont des inquiétudes légitimes sur l’avenir, poursuit l’adjoint. Mais la Ville a la volonté de favoriser l’intérêt général. Ces quartiers qui vont être bouleversés avec le plan de circulation, recevront une attention particulière en termes d’animations et de sécurité. » Car Gérard Vignes n’en démord pas : si on veut désengorger le centre-ville, il faut offrir à la population un réseau de transports urbains digne de ce nom et donc lui réserver des voies qui lui soient propres. « S’il est évident qu’une population à risque sera présente aux arrêts de bus, il est aussi évident qu’on évoluera vers une population « pas à risque » si les gens se mettent à prendre le bus de plus en plus. » Imparable. Et concernant le problème de stationnement, l’adjoint se veut tout aussi rassurant : « On conservera des places pour les livraisons. On n’enlève pas du stationnement, on le déplace. Et ça évitera les voitures-ventouses. Les commerçants d’Austerlitz s’en trouveront privilégiés en termes de fréquentation commerciale. L’objectif de la mairie est de redynamiser le centre-ville. » Les commerçants se laisseront-ils convaincre par ces arguments ? Charge au maire de se montrer persuasif.

Patricia Calonne "
-
Quelques réflexions sur Pensées urbaines

17.8.08

Jeux Olympiques

Je suit de très très loin l'actualité des Jeux Olympiques de Pekin mais par contre Junior lui, a réussi à embobiner Madame pour acquerir le Mario & Sonic de circonstance.
En m'interressant d'un peu plus près à ce jeu, j'ai constasté que, le Vietnam était absent dans le choix des nation disponibles.
Il est vrai qu'avec seulement 25 sélectionnés, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
Mais quand même !!!
Ca fait un peu nul pour un éditeur asiatique qui lance un jeux qui réference (presque) toutes les nations du monde sauf, entre autres, le voisin de la Milieusie par chez qui même la Flamme Olympique est passée.

16.8.08

Les vietnamiens de Montreal

Ce n'est pas que les vietnamien(ne)s du Quebec ne m'interressent pas, mais c'est surtout le thème d'étude qui a attiré mon attention.
L'introduction et la table des matière que j'ai copié collé, seraient une bonne piste pour celui ou celle qui aurrait le courage de réaliser un ouvrage sur les vieto-kalédoniens.


Louis-Jacques Doraiset Éric Richard
ISBN 978-2-7606-2044-5
240 pages • 29,95 $ • 27 euros
août 2007

Introduction
Cet ouvrage a pour objectif de décrire et faire comprendre la vie économique,
sociale et culturelle des personnes d’origine vietnamienne
habitant Montréal et sa région. Métropole du Québec et deuxième
plus grande agglomération urbaine au Canada, avec 3 425 000 habitants
en 2001, Montréal est une ville cosmopolite à majorité francophone
, mais dont les citoyens appartiennent à une centaine de
groupes linguistiques et culturels différents. Les Viéto-Montréalais
forment l’une de ces « communautés ethnoculturelles » issues en
majorité de l’immigration. Ce n’est pas la plus nombreuse, mais ses
effectifs ne sont pas à négliger non plus. Avec 25 645 personnes s’étant
déclarées d’origine vietnamienne lors du recensement de 2001, la
communauté viéto-montréalaise, seconde en importance au Canada
après celle de Toronto, occupe une position de choix dans le paysage
ethnique montréalais.
. En 2001, près de 69 % des résidents de la région métropolitaine de recensement
de Montréal étaient de langue maternelle française et 12,5 % de langue anglaise ;
18,5 % d’entre eux avaient une langue maternelle tierce.
. Ce néologisme (nous préférons le préfixe « Viéto- » – qui renvoie à l’ethnie majoritaire
au Vietnam – à celui de « Vietnamo- ») nous semble utile pour désigner
de façon concise les personnes d’origine vietnamienne vivant dans la région de
Montréal. On dit « Viéto-Montréalais » ou « Viéto-Québécois » comme on dit plus
couramment « Franco-Montréalais » ou « Anglo-Québécois ».
. Le mot « communauté » tel que nous l’entendons ici n’a pas le sens péjoratif
(groupe minoritaire refusant de participer aux institutions nationales) qu’on peut
lui donner ailleurs (en France, par exemple).
10 les vietnamiens de montréal
Pourquoi s’intéresser aux Vietnamiens ? Passons sur l’attirance
qu’on peut ressentir envers une culture et une société dont l’origine
orientale est, pour plusieurs, symbole d’exotisme. Notons plutôt que
les communautés vietnamiennes du Québec, celle de Montréal en
particulier, semblent faire maintenant partie de l’imaginaire collectif
local. Prenons-en à témoin les personnages d’origine vietnamienne
qui – sans être très nombreux – font régulièrement leur apparition
dans des romans télévisés et autres émissions produites localement.
Pensons également aux restaurants vietnamiens qu’on trouve un
peu partout au Québec, synonymes de gastronomie exotique à bon
marché, ou aux professionnels (esthéticiennes, pharmaciens, dentistes,
etc.) viéto-québécois, aux services desquels on a souvent recours.
Ou encore aux voyages au Vietnam, par lesquels passe aujourd’hui
l’itinéraire privilégié de tout jeune touriste – des moins jeunes aussi
– désirant s’éloigner des sentiers battus.
Les Viéto-Montréalais sont à la fois étranges – ils arrivent de très
loin – et familiers. La plupart d’entre eux se débrouillent bien en
français et font preuve d’ouverture envers la culture francophone
québécoise. Il s’agit de personnes qui, à plusieurs égards, se sont
admirablement adaptées à leur société d’accueil. On pense souvent
les connaître, mais que sait-on vraiment de leur vie familiale, de leurs
activités économiques et de leurs croyances religieuses ? Dans un
Québec qui se définit de plus en plus comme multiculturel et pratiquant
la tolérance ethnique, n’est-il pas important de mieux s’informer
sur ces voisins venus d’ailleurs, poussés vers nos rives non par le
désir de s’enrichir, mais, dans la plupart des cas, par des événements
dramatiques qui les ont forcés à l’exil ?
Depuis une trentaine d’années en effet, des centaines de milliers
d’hommes et de femmes originaires du Vietnam ont quitté leur pays
pour aller s’installer à l’étranger, et ce, dans des conditions souvent
très difficiles. Beaucoup, probablement la majorité d’entre eux, se
considéraient comme réfugiés. Ils fuyaient sans l’avoir désiré une
contrée déchirée par la guerre et, surtout, à partir du printemps
1975, entièrement soumise au contrôle d’un gouvernement dont ils
n’approuvaient
pas l’idéologie et les pratiques totalitaires d’inspiration
marxiste.
Introduction 11
Contenu de l’ouvrage
Des auteurs se sont déjà penchés sur ces Vietnamiens établis ailleurs,
mais les quelques études disponibles sur les communautés vietnamiennes
outre-mer (Simon, 1981 ; Dorais et al., 1987 ; Knudsen,
1988 ; Bousquet, 1991 ; Gold, 1992 par exemple) sont souvent anciennes.
Après plus de trente ans de présence vietnamienne à l’étranger,
on est en droit de se demander ce que sont devenus les réfugiés et
leurs descendants. Se considèrent-ils toujours vietnamiens ? Ont-ils
l’impression de former une entité spécifique au sein de la société
majoritaire ou préfèrent-ils se fondre dans celle-ci ? Cherchent-ils
à préserver certains aspects de leur culture ancestrale ? Forment-ils
une communauté unie ou, au contraire, sont-ils divisés par des clivages
de nature diverse ? Quel est leur rapport au Vietnam ? C’est
à ce genre de questions que cet ouvrage tente de répondre. Et il
se propose de le faire en prenant pour exemple une communauté
– celle de Montréal
– qui, malgré son importance certaine pour les
Vietnamiens
d’outre-mer, n’a jamais fait l’objet d’une description
exhaustive. D’où l’originalité du présent travail.
Par-delà la simple description, nous voulons aussi comprendre
les mécanismes ayant permis aux Viéto-Montréalais de rebâtir au
Québec – et ce, de façon apparemment réussie – une vie économique,
sociale et culturelle nouvelle et en adéquation avec leur identité.
Pour y parvenir, nous avons adopté une problématique faisant
appel aux notions de capital social et de multiculturalisme.
On peut définir le capital social comme « ces structures sociales
qui permettent aux individus et aux groupes auxquels ils appartiennent
d’atteindre les buts qu’ils se sont fixés et de reconstituer des
rapports structuraux interindividuels qui leur sont familiers, en générant
des réseaux d’obligations, d’attentes et de confiance mutuelle »
(McLellan, 2006 : 91 ; notre traduction). Un haut niveau de capital
social permet aux familles et communautés immigrées d’établir des
relations solides à l’intérieur comme à l’extérieur de leur groupe d’origine.
Ces relations favorisent l’apparition de réseaux de parenté et
d’amitié, ainsi que celle d’organismes divers, qui facilitent l’insertion
économique, l’intégration sociale et l’affirmation ethnoculturelle de
12 les vietnamiens de montréal
celles et ceux qui y participent. C’est pourquoi on a souvent observé
que les immigrants et réfugiés ayant su développer leur capital social
tendent à s’adapter et s’intégrer plus rapidement à la société d’accueil
(Coleman, 1990 : 316 ; Zhou et Bankston, 1994 ; Sanders et al., 2002).
Au Canada comme au Québec, un niveau élevé de capital social
« est particulièrement efficace pour négocier une politique d’identité
et de représentation » (McLellan, 2006 : 91). Or, l’existence d’une
telle politique s’avère essentielle aux groupes issus de l’immigration
s’ils veulent être reconnus et respectés par la société dans son ensemble.
Depuis 1971 en effet, le gouvernement fédéral, suivi dix ans plus
tard de celui du Québec, a fait du pluralisme culturel une composante
essentielle de la nation et un facteur incontournable de la
gouvernance étatique. Dans le cadre du multiculturalisme canadien
comme dans celui de l’interculturalisme québécois, les « premières
nations » autochtones, les peuples dits « fondateurs » et les groupes
issus d’une immigration plus récente sont officiellement encouragés
à préserver leurs cultures d’origine, tout en respectant les principes
démocratiques censés caractériser un Canada et un Québec auxquels
on les invite à apporter leur allégeance (Kymlicka, 2000 : chap. 8 ;
Helly, 2004). On conçoit donc la société canadienne comme formée
de cultures en interrelation permanente et régie par des politiques
de représentation et de reconnaissance ethnoculturelles qui facilitent
l’insertion et l’intégration des immigrés et réfugiés. Nous y reviendrons
au chapitre 1.
Tout au long de cet ouvrage, nous allons nous demander comment
et jusqu’à quel point les Viéto-Montréalais ont su tirer parti de leur
capital social et du multiculturalisme ambiant pour mieux s’adapter
et s’intégrer à leur société d’accueil. Le chapitre 1 présente quelques
éléments d’histoire ayant contribué à pousser un nombre important
de citoyens du Vietnam à migrer à l’étranger. Nous y décrivons
ensuite les différentes vagues d’immigration et les itinéraires
migratoires vietnamiens vers le Canada et plus particulièrement vers
le Québec, en terminant par une discussion sur la façon dont les
. Ceux d’origine française ou britannique.
Introduction 13
Vietnamiens
se sont insérés dans le milieu multiculturel montréalais
pour y former une communauté dynamique se démarquant à plusieurs
égards d’autres collectivités vietnamiennes d’outre-mer.
Le chapitre 2 a pour but de brosser un portrait statistique des Viéto-
Montréalais. Pour y arriver, nous présentons les données disponibles
sur différents aspects de leur sociodémographie (niveau de scolarité,
emploi, revenu, etc.) et nous rappelons les principales caractéristiques
de l’insertion économique et occupationnelle des premiers
immigrants vietnamiens, pour présenter ensuite la situation socioéconomique
actuelle des Viéto-Montréalais – et dans une plus large
mesure celle des Viéto-Québécois . Ces données statistiques, qui
permettent de quantifier les incidences socioéconomiques du capital
social viéto-montréalais, sont comparées, d’une part, à celles portant
sur les Vietnamiens de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de
tout le Canada et, d’autre part, à celles qui concernent l’ensemble de
la population québécoise.
Dans le chapitre 3, nous décrivons certaines caractéristiques de la
vie communautaire des Viéto-Montréalais : réseaux sociaux, associations,
familles. Nous montrons comment le capital social qu’a développé
ce groupe issu de l’immigration et le profit qu’il a su tirer des
politiques multiculturelles du pays hôte lui ont permis de se constituer
en communauté ethnique bien organisée.
Le chapitre 4 traite de la situation des jeunes Viéto-Montréalais,
en tenant compte de la dimension transnationale de leur expérience.
L’analyse met en lumière l’impact que les liens et les réseaux transfrontaliers
des jeunes peuvent avoir sur différents aspects de leur
existence – expériences migratoires ; stratégies et appartenances identitaires
; vie familiale et rapports intergénérationnels ; participation à
la collectivité montréalaise, aspirations et projets d’avenir – dans une
perspective d’acquisition de capital social individuel.
Dans le chapitre 5, nous décrivons la façon dont les principales
traditions religieuses vietnamiennes se manifestent à Montréal. Nous
. Les Viéto-Montréalais formant plus de 90 % du total des Vietnamiens du Québec,
les statistiques qui les concernent ne varient pas sensiblement de celles qui s’appliquent
à l’ensemble des Viéto-Québécois.
14 les vietnamiens de montréal
y traitons successivement de la religion familiale, du culte des esprits,
du bouddhisme, du caodaïsme, du christianisme et des autres cultes,
en les considérant comme des formes d’affirmation identitaire en
contexte multiculturel.
Enfin, dans le chapitre 6, nous nous penchons d’abord sur divers
types d’intégration (économique, sociale, politique, communautaire)
directement liés au capital social développé par les Viéto-Montréalais,
tout en discutant des facteurs structurels (racisme, préjugés, discrimination)
pouvant limiter l’efficacité de ce capital et faire ainsi obstacle
à l’intégration. Nous décrivons ensuite la nature, le fonctionnement
et l’efficacité sociale des liens transnationaux qui rattachent les
Viéto-Montréalais au Vietnam et aux autres Viêt Kiêu (Vietnamiens
d’outre-mer) de la planète, avant de clore le chapitre sur une discussion
de l’identité vietnamienne dans la métropole du Québec, fortement
marquée par le multiculturalisme.
Notons ici que certains s’opposent à l’usage du terme Viêt Kiêu,
qui peut laisser croire que les Vietnamiens d’outre-mer ont abandonné
tout lien avec leur pays d’origine et laissé tomber toute revendication
à son sujet. En langue vietnamienne, cette appellation
désigne en effet des personnes qui ne seraient pas comme les « vrais
Vietnamiens
» (Nguoi Viêt, « les gens d’ethnie viêt »). On lui préfère
l’expression Nguoi Viêt o nuoc ngoai, qui signifie « les Vietnamiens
vivant à l’étranger » et ne distingue pas ces Vietnamiens des autres,
sauf par le fait qu’ils habitent hors du pays (Uy Ban, 2005 : 11). Dans le
cours de l’ouvrage, quand nous parlerons occasionnellement de Viêt
Kiêu, nous utiliserons ce terme comme simple synonyme de « personnes
d’origine vietnamienne vivant habituellement hors de leur
pays natal (ou de celui de leurs parents) », sans lui donner quelque
autre connotation que ce soit.
. La langue vietnamienne compte six tons différents, marqués en écriture par des
accents. Ceux-ci indiquent à la fois le sens et la prononciation des mots. Pour des
raisons de typographie, il ne nous est pas possible d’en faire usage dans ce livre.
Nous avons donc choisi d’écrire les mots vietnamiens en n’utilisant que les
accents couramment disponibles. Nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous
excuser de cette approximation.
Introduction 15
Approche méthodologique
L’approche d’ordre anthropologique que nous avons adoptée dans ce
livre est avant tout qualitative. Nous sommes en effet intéressés, dans
la mesure du possible, à nous glisser dans la peau de nos compatriotes
d’origine vietnamienne, pour essayer de comprendre la façon dont ils
vivent et se représentent leur expérience migratoire – ou le fait d’être
issus de parents immigrés, dans le cas des plus jeunes – ainsi que le
sens qu’ils donnent à leur situation de Viéto-Montréalais. C’est pourquoi
notre méthodologie est d’abord fondée sur l’enquête de terrain.
Depuis plus de 10 ans, nous avons eu l’occasion de fréquenter les
Vietnamiens de Montréal, de participer à certaines de leurs activités,
et d’interviewer bon nombre d’entre eux – hommes, femmes, aînés,
jeunes, professionnels et travailleurs manuels – sur, entre autres
choses, leur expérience de vie, leur adaptation à la société québécoise,
leur perception de la culture vietnamienne et leur identité
ethnique. Ce processus de recherche nous a permis d’observer directement
les Viéto-Montréalais et, surtout, d’écouter ce que hommes
et femmes avaient à nous dire. Les données ainsi recueillies ont été
complétées par des informations tirées des recensements canadiens
et d’autres sources déjà publiées. Ces informations nous ont fourni la
possibilité de conforter et d’élargir notre perspective de départ.
Plus précisément, nos données de terrain ont été collectées dans
le cadre de recherches sur l’intégration menées au cours des dernières
années, à partir d’échantillons de répondants que nous voulions
représentatifs de la diversité de la communauté. C’est ainsi que de
novembre 2002 à avril 2003, nous avons réalisé 25 entretiens semidirigés
avec des Viéto-Montréalais (11 hommes et 14 femmes) âgés
de 17 à 87 ans, à partir d’un échantillon que nous avons voulu le plus
diversifié possible, tant sur le plan des groupes d’âge et du niveau de
scolarité que sur ceux des origines sociales, des professions exercées
et des pratiques religieuses. Un autre échantillon fut constitué dans le
cadre d’une recherche de maîtrise en anthropologie (Richard, 2000).
Cette recherche nous a permis de questionner, pendant l’été 1999,
16 jeunes Viéto-Montréalais de la deuxième génération âgés de 18 à
28 ans. Enfin, un troisième échantillon de 28 personnes (13 hommes
16 les vietnamiens de montréal
et 15 femmes, 7 de Québec et 21 de Montréal) âgées de 21 à 82 ans
a été interviewé entre mai et décembre 1997 (Dorais, 1998a). Ces
enquêtes s’ajoutaient à des recherches antérieures plus pointues sur
les associations et sur la vie religieuse des Viéto-Québécois, et on y a
adjoint des données récentes, recueillies par le deuxième auteur dans
le cadre d’une recherche doctorale.
Malgré son intérêt certain, notre approche a des limites dont nous
sommes conscients. Sur le plan statistique, sa validité est quasi nulle.
Nous n’avons pas constitué d’échantillon aléatoire de grande taille
auquel aurait été distribué un long questionnaire prêt à être traité
par ordinateur. Le contenu de ce livre ne peut donc être assimilé à
un sondage d’attitudes ou d’opinions brossant un tableau statistiquement
sûr de ce que font ou pensent les Vietnamiens de Montréal.
Là n’était pas notre objectif. Plutôt que de mesurer et dépeindre en
surface, nous voulions décrire et expliquer avec une certaine profondeur,
en respectant le point de vue des personnes rencontrées, ce
que cela signifie d’être d’origine vietnamienne lorsqu’on habite au
Québec.
Autre limite importante, nous ne sommes pas vietnamiens. Malgré
notre expérience de l’organisation communautaire et de la culture
viêt – l’un d’entre nous est marié depuis plus de 30 ans à une personne
originaire du Vietnam –, nous ne parlons pas la langue, ou si
peu, et nous n’avons pas été éduqués à la vietnamienne. Notre perspective
ne peut donc être identique à celle des Viéto-Montréalais
qui font l’objet de cet ouvrage. Des pans importants de l’expérience
vietnamienne nous échapperont toujours. Nous croyons cependant
que notre approche, qui se caractérise par une certaine réflexivité
(nous voyons les choses de l’extérieur) et, nous l’espérons, par un réel
effort d’honnêteté intellectuelle, complétera celle des observateurs
vietnamiens de l’intérieur, de plus en plus nombreux à écrire sur leur
communauté
.
. Voir, par exemple, les numéros de revues respectivement dirigés par Vo (2003) et
Trân Duc (2004).

Table des matières
Remerciements 7
Introduction 9
Contenu de l’ouvrage 11
Approche méthodologique 15
1 Migration et installation au Québec 1 7
Quelques éléments d’histoire 17
Vagues d’immigration et itinéraires migratoires 21
Premières arrivées : avant 1975 22
Première vague de réfugiés : 1975-1976 23
Deuxième vague : 1979-1982 24
Troisième vague : depuis 1982 27
Les Viéto-Québécois : au coeur du pluralisme montréalais 28
Politiques multiculturelles 32
Multiculturalisme et capital social 36
2 Démographie, économie et capital social 41
Les Viéto-Québécois d’aujourd’hui : 41
données sociodémographiques
Portrait socioéconomique 48
Insertion économique et occupationnelle 48
Niveau de scolarité 52
Emploi et professions 56
Population active et au chômage 60
Revenus d’emploi 62
Insertion économique et capital social 65
3 Vie communautaire : réseaux, associations et familles 69
Réseaux sociaux et subdivisions communautaires 70
Réseaux vietnamiens 71
Subdivisions communautaires 72
Associations 77
Associations d’entraide 80
Associations de culture et de loisirs 86
Associations religieuses 88
Mouvements politiques 89
Participation à la vie associative 89
Leadership et représentativité 91
Associations et communauté 93
Famille 95
Mariage et enfants 97
Vie familiale 100
Réseaux familiaux 104
Rapports hommes-femmes 106
4 Les jeunes Viéto-Montréalais : Québécois et Vietnamiens 1 09
Expériences migratoires 111
Questions identitaires 113
Vie familiale et relations intergénérationnelles 117
Rapport aux Vietnamiens d’outre-mer et du Vietnam, 122
liens transnationaux
Les liens familiaux transnationaux 125
Les amitiés transnationales 126
Vie montréalaise 127
Aspirations et projets futurs 131
Transnationalité, identité et capital social 132
5 La migration des esprits : pratiques et rituels religieux 1 37
La religion familiale 138
Le culte des ancêtres 139
Pratiques d’origine taoïste 141
La célébration du Têt 145
Le culte des esprits 147
Le Lên Dông 148
La pratique du Lên Dông à Montréal 148
Le bouddhisme 150
Le bouddhisme vietnamien 151
Le bouddhisme vietnamien à Montréal 154
La pratique du bouddhisme à Montréal 160
Le caodaïsme 162
Le caodaïsme au Vietnam 162
Le caodaïsme à Montréal 164
Le christianisme vietnamien 166
Le catholicisme au Vietnam 167
Le catholicisme vietnamien à Montréal 168
Le protestantisme vietnamien 170
Autres cultes 171
Religion, communauté et multiculturalisme 173
6 Intégration, liens transnationaux et identité 1 77
Intégration 177
Formes d’intégration 180
Intégration économique 180
Intégration sociale 181
Intégration politique 184
Intégration communautaire 186
Obstacles à l’intégration 189
Liens transnationaux 192
Transnationalité économique 193
Transnationalité institutionnelle 195
Transnationalité politique 197
Transnationalité familiale 198
Identité 203
Vietnamiens, Canadiens ou Québécois ? 204
Culture vietnamienne et culture québécoise 206
Intérêt pour le Vietnam 208
Conclusion 211
Qui sont les Viéto-Montréalais ? 214
Capital social et multiculturalisme 218
Bibliographie 223
Source :

Un éditeur parisien pour Jean VANMAI

"Chapeaux de Paille", le Tome 1 de la saga calédonienne "Pilou-Pilou", est publié en France métropolitaine depuis le 26 juin 2008, par les Editions Dualpha à Paris. Ceci constitue un événement non négligeable pour un auteur du Caillou.


Descriptions du produit

Présentation de l'éditeur
A bord du voilier « Var », un ancien vaisseau de guerre devenu véritable prison flottante, les condamnés au bagne et les déportés de la Commune sont envoyés vers un pays inconnu, à 20 000 kilomètres de la France. Dans ce pays vivent des tribus Canaques qui ne se doutent pas que leur destinée va être unie à celle de ces prisonniers français...
« Chapeaux de Paille », basé sur des faits historiques, constitue le premier tome d'une vaste saga calédonienne en trois volumes. Jean Vanmai relate ici les destinées parallèles de bagnards arrivés en 1878 et de Canaques rebelles placés sous les ordres de leur chef de guerre Ataï...

Biographie de l'auteur
Né en 1940, Jean Vanmai a été le premier Calédonien d'origine vietnamienne à faire entrer l'histoire de sa communauté dans la littérature calédonienne. Dans un roman/document intitulé « Chân Dàng », il raconte l'épopée souvent douloureuse des familles tonkinoises venues travailler en Nouvelle-Calédonie au temps colonial. Ce livre a obtenu le Prix de l'Asie décerné à Paris en 1981 par l ADELF.

Détails sur le produit
Broché: 410 pages
Editeur : Dualpha (27 juin 2008)
Collection : Fictions populaires
Langue : Français
ISBN-10: 2353740855
ISBN-13: 978-2353740857