INTRODUCTION

30.11.07

Jean Vanmai, humoriste ?

Un trois quarts de page dans le quotidien local pour Tonton Vanmai, c'est appréciable mais quand même étonnant.
Je suppose que c'était une façon indirecte d'annoncer sa dernière publication mais l'article l'avait annoncé sans rien préciser, histoire de laisser le lecteur sur sa faim.
L'édition d'aujourd'hui nous dévoile les détails (sauf le prix) de cette nouvelle publication.
Je ne sait pas si c'est volontaire mais les deux articles me font penser à certains publi reportages^^.

Fin kalolo, le mariage de la carpe et du lapin

Inattendu : François Ollivaud et Jean Vanmai viennent d’unir leurs talents, si différents, pour publier un livre d’histoires calédoniennes, bien évidemment intitulé Fin kalolo. Du bon gros humour broussard à mourir de rire…

Imaginez un peu cela : d’un côté, le truculent chansonnier François Ollivaud et, de l’autre, un écrivain discret, surtout connu pour la qualité et le sérieux de ses romans historiques. Eh bien, ces deux-là viennent d’unir leurs talents, si disparates, pour commettre Fin kalolo, un opus à quatre mains, recueil de 44 histoires broussardes. Longin, un vrai mariage de la carpe et du lapin ! Et pourtant, pas tant que cela. Les deux larrons (en foire ?) ont en effet passé leur jeunesse en Brousse et connaissent bien ce monde-là et son humour féroce, pétri de fausse naïveté et d’une bonne dose d’autodérision. Et puis, quand on connaît bien ces deux compères, on se rend compte que la réflexion sur la société calédonienne de Francois est beaucoup plus profonde et beaucoup moins caricaturale qu’il n’y paraît, alors que Jean le réservé se révèle un joyeux luron prêt à toutes les rigolades.

Un même humour, deux styles

François propose dans ce livre des histoires et chansons bien connues de son répertoire, déjà publiées en cassettes ou en CD. Elles ont été sélectionnées par Jean à partir d’un fonds quasiment inépuisable. On y retrouve des grands classiques comme Le ver de bancoule, Monéo ou Lettre à mon gros Poingo. Il y a aussi des textes plus modernes, comme les JO d’abord ou La Mac Donite. Certains dépassent la simple satire et sont politiquement engagés, comme Si not’ Jacquot… en 2004.
Les histoires de Jean sont moins truculentes et caricaturales mais dénotent une fine observation de la mentalité calédonienne et de ses élucubrations mentales qui confinent parfois au délire, comme l’excellent Voyage en Fronce et l’inénarrable Coup de pêche. Quoi qu’il en soit, ce livre est, comme le précise François : « Une petite contribution de notre part à la préservation de l’humour calédonien dans son ensemble pluriethnique et pluriculturel si attachant. »

Michel Martin
LES NOUVELLES-CALEDONIENNES

Vendredi 30 Novembre 2007

Jean Vanmai : Fils de Chan Dang

"Tonton" Vanmai n'est plus à présenter, mais un petit rappel sur son parcours ne nous fera pas de mal.
Cette fois ci, ceux sont Les Nouvelles Calédoniennes qui s'y attachent :

Jean Vanmai est sans aucun doute l’un des plus importants écrivains calédoniens actuels. Itinéraire d’un autodidacte qui a fait un long chemin depuis l’époque où il n’était qu’un enfant de travailleurs immigrés sous contrat.
-
L’œil pétillant, la parole volubile et la plaisanterie facile, Jean Vanmai est dans le privé un homme bien différent de l’image d’historien et homme de lettres sérieux et plein de retenue qu’il affiche en public. C’est même un charmant compagnon de coup de fête qui n’hésite pas à sortir de grosses blagues, comme le prouve le livre qu’il vient de publier avec François Ollivaud, une référence en la matière.


Et pourtant, cet écrivain à succès revient de loin, de très loin. Il se souvient : « Je suis né à Koumac en 1940, neuvième enfant d’un modeste couple de Tonkinois engagés sous contrat à la mine Chagrin. Pas question pour moi de faire de longues études : certificat d’études en poche, je suis entré comme apprenti chez un électricien. »

Mais le gamin a de la suite dans les idées : tout en travaillant d’arrache-pied, il suit des cours d’électronique par correspondance. Si bien que, après des années de travail et d’économies, il peut se lancer dans les affaires. Avec des amis calédoniens, il fonde, en 1970, le magasin d’électroménager Flash.

En 1980, il ira même jusqu’à fusionner avec Caldis pour former les établissements Caldis Flash, dont il tiendra les rênes jusqu’à sa retraite, l’année dernière. Voilà pour sa vie professionnelle.

Mais, pendant tout ce temps, il poursuit ses cours par correspondance : commerce, anglais et surtout français littéraire, premiers pas vers une vocation d’écrivain qu’il ne s’est pas encore découverte. Cela vient quelques années plus tard.

« Le déclic, précise-t-il, a été pour moi le rapatriement, à partir de 1961, d’une partie de la communauté vietnamienne vers le Tonkin. Je me suis dit qu’il fallait absolument témoigner du destin de ces gens avant qu’ils ne disparaissent dans les oubliettes de l’histoire. »Toutefois, pris par ses affaires et ses études, ce n’est qu’en 1974 qu’il se décide à entreprendre la rédaction de Chan Dang* qui est publié en 1981, suivi de Fils de Chan Dang, en 1983.

Les deux livres connaissent un grand succès, au point d’être traduits – et trahis – en vietnamien. À partir de ce moment-là, Jean se met à publier régulièrement des romans historiques, dont Pilou Pilou, la fameuse saga calédonienne en trois volumes.

Membre très actif de l’Association des écrivains de Nouvelle-Calédonie, il court aujourd’hui le monde, du Salon du livre de Paris à celui de Papeete, de celui d’Ouessant au Silo de Hienghène, pour représenter dignement la littérature calédonienne. Que de chemin parcouru par ce fils de Chan Dang !* Chan Dang est le surnom attribué aux immigrés tonkinois employés sous contrat en Calédonie à l’époque coloniale.

Michel Martin

LES NOUVELLES-CALEDONIENNES
Jeudi 29 Novembre 2007

Les socio-styles calédoniens

Par Françoise et Didier Coccolo, professeurs en Economie et Gestion
- Lycée Lapérouse à Nouméa -

Préambule.

Inspiré des travaux de Bernard Cathelat du Centre de Communication Avancé, ce travail, issu de l’imagination de 2 z’oreilles ( !!!), ne prétend nullement ni à l’exhaustivité ni à un caractère scientifique.
Il est le fruit de l’observation attentive des différents groupes qui forment la mosaïque calédonienne, de l’avis éclairé de quelques acteurs de la société calédonienne (que nous remercions, au passage, pour la pertinence de leurs remarques), de la lecture patiente d’ouvrages qui donnent des éclairages multiples et divers sur ce sujet (A l’instar du remarquable ouvrage collectif : « Etre Caldoche aujourd’hui » …) ainsi que des statistiques disponibles, malheureusement anciennes (Dernier recensement INSEE : 1996 !!!)

Ce dernier point nous a contraints à ne pas quantifier les groupes car les informations disponibles ne correspondent plus à la réalité.

Ce n’est pas non plus un travail de sociologue, son objectif est plus pratique.
L’orientation est résolument mercatique : Son objectif est de permettre une segmentation plus fine d’une population de consommateurs.

Et même si des considérations sociologiques apparaissent (elles sont même indispensables pour définir des groupes sociaux) le but est de pouvoir présenter à ces différents groupes des offres commerciales plus pertinentes qui correspondent à leurs besoins, à leurs comportements et à leurs pouvoirs d’achat.

Ainsi, les socio-styles (ou « styles de vie ») peuvent-ils être définis par une synthèse des conditions de vie, des croyances, des psychologies, et des habitudes de comportement.

Car aujourd’hui la véritable diversité ne s’explique plus par l’âge, le sexe, ou même les revenus, mais de plus en plus selon des critères socioculturels et comportementaux.

Nous avons défini 7 groupes.

C’est bien entendu réducteur, voire caricatural. Mais pour que ce travail soit opérationnel il était impensable de rendre compte fidèlement et exhaustivement de la cartographie sociale de la Calédonie, tout en maintenant une taille démographique suffisante à chaque groupe pour mener sur celui-ci des actions mercatiques efficaces.
Pour ce faire, des regroupements ont été faits (comme dans le groupe « immigré »). Nous nous efforcerons donc, chaque fois qu’il apparaît nécessaire, de préciser les « sous-groupes » les plus importants …

---
4 – L’immigré

Cette catégorie est – sans conteste – la plus hétérogène.
Sont donc regroupés ici toutes les populations non européennes ou Kanaks qui ont rejoint le territoire le plus souvent poussées par des nécessités économiques.

Citons pêle-mêle les Wallisiens, les Tahitiens, les Indonésiens, les Vietnamiens et toutes les autres communautés d’origine océanienne ou asiatique.

Ces communautés ont tout de même quelques points en commun. Une volonté de s’établir définitivement sur le territoire, une volonté plus ou moins forte de s’intégrer, et, pour l’essentiel, ils résident dans le grand Nouméa.

Par contre les disparités entre les différentes communautés sont nombreuses. Nous prendrons deux exemples : Les Wallisiens et les Asiatiques.

Les wallisiens ont encore de fortes pratiques communautaires et solidaires.
Il existe un fort taux de chômage dans cette communauté et leur consommation se limite souvent à l’essentiel. Néanmoins leur intégration dans la société calédonienne progresse.
De nombreux wallisiens obtiennent des postes de fonctionnaires territoriaux (cat. C ou B) ou sont salariés dans des entreprises locales (bâtiment …). Le statut de salarié leur permet alors d’accéder à un niveau de consommation proche des populations d’origine européennes.

Les communautés d’origine asiatique (principalement indonésienne et vietnamienne) sont souvent installées en Calédonie depuis plusieurs générations puisque de la main-d’œuvre « tonkinoise » fut importée massivement fin 19ème / Début 20ème pour travailler dans les activités minières.
La plupart des ressortissants de ces communautés sont bien intégrés et contribuent activement à l’essor de la Calédonie.

De ce point de vue, il est incontestable que la communauté vietnamienne est – de loin – la plus intégrée. Arrivés depuis 3 ou 4 générations on peut considérer que ce groupe possède aujourd’hui un style de vie assez semblable aux populations européennes de Nouméa. Même leur alimentation est de moins en moins marquée par la tradition communautaire !

Les indonésiens, également en voie d’intégration, sont toutefois à un niveau inférieur d’acceptabilité des modes de vie européen. Ils peuvent toutefois être très « frimeurs » : Je roule en BMW mais mon logement est à la limite de la salubrité !

Quant à la communauté chinoise (ou Thaïlandaise), arrivée beaucoup plus récemment, elle met « les bouchées doubles » pour s’intégrer et réussir professionnellement dans le commerce, comptant sur la solidarité légendaire de leur diaspora.

Ces communautés asiatiques sont souvent des entrepreneurs individuels. Le plus souvent, ils accèdent rapidement à une certaine aisance.
Très solidaires ils financent les activités de nouveaux arrivants.
Leur style de consommation alimentaire est spécifique, voire exclusivement communautaire (sauf pour les plus « intégrés », vietnamiens, par exemple). Ils n’apprécient pas les grandes surfaces commerciales et préfèrent « faire travailler » ceux de leur communauté.

Cependant, quand ils ont accès à une réussite financière solide, ils n’hésitent pas à le montrer par un habitat individuel très bien équipé et par l’achat de grosses berlines de préférence de marque allemande. Ils n’ont que peu confiance au système financier moderne et préfèrent investir leurs économies, d’abord dans l’amélioration ou l’acquisition de leur outil de travail, puis dans l’investissement immobilier (sur, et hors du territoire).
-
La totalité de l'étude ici

24.11.07

La Milieusie du Caillou

Les chinois ont eu droit à des articles dans le quotiden, durant ce mois de Novembre.
A la lecture j'ai l'impréssion que l'on préfère peut être que les chinois viennent seulement en touristes vu que les 110 immigrés voilà 10 ans semblent rendre jaloux les métropolitains qui s'installent chaque mois. Ce n'est qu'une impression.


Les boat-people chinois remercient la Calédonie

Il y a dix ans déjà que des embarcations de fortune débarquaient en Nouvelle-Calédonie avec à leur bord cent dix Chinois en fuite. Les réfugiés ont organisé, dimanche, une fête pour remercier tous ceux qui leur avaient tendu la main. Pour leur dire que jamais ils n’oublieront. Tous n’ont pas pu être contactés à temps. Mais la salle de l’Amicale vietnamienne était comble. Des familles d’accueil, de membres de la communauté chinoise, des associations comme le Secours catholique, Harold Martin, président du gouvernement. Tous ont été invités ce dimanche par ceux qu’ils ont aidés comme ils le pouvaient.
En novembre 1997, cent dix boat people originaires du sud de la Chine ont débarqué en Nouvelle-Calédonie, épuisés et désespérés par les 8 000 kilomètres de traversée qu’ils venaient de faire. Une arrivée qui avait alors suscité bien des remous et de levées de boucliers en pleine négociation de l’accord de Nouméa. Quelques mois plus tard, le tribunal administratif suspendait la décision du gouvernement de les réexpédier chez eux. C’est à partir de là que les liens ont commencé à se tisser avec les familles qui les ont accueillis pendant des mois ,parfois pendant des années. Depuis, les réfugiés chinois ont fait leur chemin comme l’indiquait l’une d’entre eux au micro : « Nous avons tous réussi à nous en sortir et menons une vie tout à fait normale sur le Caillou ! » Tous ne parlent pas toujours très bien français. Ce sont surtout les enfants devenus aujourd’hui adolescents qui rencontrent le moins de difficulté. Peu d’entre eux ont obtenu la nationalité française. Mais, dimanche, Harold Martin leur a donné un peu d’espoir : « On se revoit dans dix ans et vous serez tous citoyens calédoniens ! » La plupart d’entre eux travaillent dans des commerces et la restauration, souvent avec d’autres membres de la communauté chinoise installés depuis de nombreuses années. Certains sont même retournés en Chine revoir leurs familles qui continuent de terriblement leur manquer.
LES NOUVELLES-CALEDONIENNES
Article du 13.11.2007

Cette légendaire générosité de la citoyenneté calédonienne.
Guy Lacqua (Nouméa)

Dans un article paru le mardi 13 novembre 2007, votre quotidien revient sur la fête organisée par les réfugiés chinois « pour remercier tous ceux qui leur avaient tendu la main » il y a dix ans lorsqu’ils ont débarqué en Nouvelle Calédonie. Vous rappelez fort justement qu’en novembre 1997, lors de leur arrivée sur le territoire, ces ressortissants du sud de la Chine, après quelques remous et manifestations de rejet, ont finalement été accueillis en Nouvelle-Calédonie, au bénéfice d’un recours devant le tribunal administratif de Nouméa suspendant la décision du gouvernement de l’époque de les renvoyer chez eux. Certes, le président du gouvernement, Monsieur Harold Martin, a raison de se féliciter de la générosité qui a prévalu voici dix ans pour ces boat people. Il a aussi raison d’affirmer que ces Chinois pourront, s’ils en font la demande, obtenir la nationalité française et, par la même occasion, la non moins précieuse citoyenneté calédonienne. Que se serait-il passé si ces malheureux étaient arrivés après le 8 novembre 1998 ? La question mérite d’être posée. Cette générosité n’a-t-elle pas été mise à mal depuis la modification constitutionnelle intervenue au mois de janvier 2007 instituant le gel du corps électoral et définissant d’une manière restrictive et irréversible les contours de la citoyenneté calédonienne ? Et que pensent ces Français, arrivés après cette date en Nouvelle-Calédonie, qui, de façon définitive, n’ont même plus l’espoir d’obtenir cette fameuse citoyenneté ? Et pire encore, ces Français de souche calédonienne, comble de l’absurde et de l’irrationnel, qui de retour au pays, ne peuvent plus revendiquer leur attachement à la terre originelle ? Comment se féliciter pour des étrangers qui, après un séjour probatoire de dix ans, ont la faculté d’acquérir la citoyenneté calédonienne, alors que ses compatriotes, après cette inique entrave aux droits de l’homme, sont à jamais exclus de ce dispositif ?…
Article du 17.11.2007

Une première, des touristes chinois à Kunié.
.
Des touristes de l’empire du Milieu ont débarqué en Calédonie mercredi. Avant de quitter le Caillou, dimanche soir, le groupe de dix-huit ressortissants chinois ne pouvait éviter Kunié. Ils y ont atterri vendredi matin. Guidés par Tracy Wei Ning, ils sont les premiers touristes chinois à venir visiter l’île des Pins. Ils ont été logés à l’hôtel Ouré qui devient ainsi le premier hôtel de l’île à découvrir ces touristes très sympathiques. Après plusieurs tentatives avortées pour organiser cette venue, l’agence calédonienne South Pacific Tour a réussi à s’entendre avec Beijing China Travel Service, une agence de Pékin, et grâce à la collaboration de NCTPS, d’Aircalin et des services responsables des visas, cette première visite a pu enfin se concrétiser. Les responsables du tourisme de l’île espèrent voir ces touristes venir plus régulièrement.

24 Novembre 2007

14.11.07

Nem in Black - Les détails et le verdict (suite et fin)

Prison ferme pour travail au noir

Un commerçant vient d’être condamné à cinq mois de prison dont un mois ferme par le tribunal correctionnel. Depuis 1998, il employait plusieurs ouvrières au noir, payées au rendement pour confectionner des nems dans des conditions d’hygiène douteuses. En Calédonie, la justice traite chaque année entre 60 et 80 dossiers de travail dissimulé. Sans doute une goutte d’eau dans un océan aux contours mal définis, même si les secteurs les plus fréquemment visés sont le BTP et la restauration.

Parmi les quelque 80 procédures de travail clandestin traitées chaque année par la justice calédonienne, rares sont les cas où les mis en cause goûtent à la détention provisoire. C’est pourtant ce qui est arrivé, il y a trois semaines, à un homme de 52 ans d’origine vietnamienne, au statut de résident permanent. Pour le parquet de Nouméa, l’affaire était entendue : « la situation était proche de l’exploitation, les faits duraient depuis de nombreuses années et la rémunération des victimes était très faible », indique Hervé Ansquer, magistrat en charge du travail dissimulé.

Le caractère exceptionnel de l’affaire a donc amené le procureur à demander le placement en détention provisoire le 19 octobre dernier, date de la première présentation de ce commerçant à la justice. Ce jour-là, l’homme devait être jugé selon la procédure de comparution immédiate. Il a finalement préféré préparer sa défense, comme la procédure le lui permet. Mais il a donc été placé en détention jusqu’à la date de son jugement, hier matin.

Depuis 1998 et la mise en liquidation judiciaire d’une précédente affaire, ce commerçant vietnamien avait remis le couvert, mais de façon illégale (notre édition du 23 octobre). Au rez-de-chaussée de son habitation, il dirigeait un atelier de fabrication de nems… en omettant juste de déclarer ses employées. Leur tâche consistait à remplir des bassines de nems, à raison de 1 000 francs la bassine. « Une bassine, c’était 240 nems, décrit la présidente d’audience, Elisabeth André. En une journée de sept heures de travail, il était possible de réaliser trois ou quatre bassines par ouvrière. » Les nems étaient revendus 500 francs les dix. Autant dire que le bénéfice pouvait être conséquent.

En octobre dernier, une ouvrière n’en peut plus et crache le morceau à la police. Trois jours plus tard, un flagrant délit établit les faits. L’une des employées n’a pas 18 ans.« Les policiers ont établi vos revenus entre 260 000 et 334 000 francs par mois », reprend la présidente. « Je fais un travail difficile, répond le prévenu. J’envoie de l’argent à ma famille, restée au Vietnam. A la fin du mois, je ne suis pas riche.»

Pour l’avocate des parties civiles, les ouvrières ont toujours demandé à leur employeur que leur situation soit régularisée. « Elles sont donc restées prisonnières de cette situation, au sens figuré comme au sens propre puisqu’elles étaient enfermées à clé dans un atelier mal aéré, indique Me Laure Chatain. Si elles ne travaillaient pas suffisamment, elles n’avaient pas droit à leur sandwich de midi. Elles n’avaient pas le choix. Elles devaient travailler pour pouvoir survivre. »

Pour le procureur, « c’est une histoire d’un autre temps, d’un autre lieu. Les conditions de travail de ces femmes étaient abominables », s’insurge Isabelle Lauqué. « Une seule personne a profité de cette situation. C’est l’employeur. » La représentante du parquet a requis trois mois de prison ferme.

La défense n’a évidemment pas la même lecture du dossier. « Cet homme n’est pas un esclavagiste comme on a pu le dire, a plaidé Me Laurent Aguila. Il payait la plus ancienne de ses employées 1 500 francs la bassine et non pas 1 000 francs. Et c’est même l’une d’entre elle qui lui a proposé de travailler dans l’atelier. » Le mois de détention provisoire, qu’il estime « démesuré » constitue un autre étonnement pour l’avocat.
« Au Camp-Est, personne ne comprenait sa présence… »Le tribunal a condamné le commerçant à six mois dont cinq avec sursis, soit un mois ferme qui couvre la période de détention provisoire, ainsi qu’une mise à l’épreuve de deux ans au cours de laquelle il devra indemniser ses victimes. Et éviter de fabriquer des nems, sauf à déclarer ses employées…

LES NOUVELLES-CALEDONIENNES Mercredi 14 Novembre 2007

Les N'guyen s'en vont en guerre, miranton ...

La célébration du 89e anniversaire de l’armistice de 1918 a eu lieu place Bir Hakeim dimanche matin. Pour cette occasion il me parait bon de rappeler que des indochinois de Nouvelle-Calédonie ont aussi participer à la Grande Guerre.
Selon la source recopiée plus bas, il furent 18 à partir. Au monument aux morts, trois noms y sont inscrits. Trois N’guyen (avec l’apostrophe caractéristique de l’administration coloniale).
J’ai pu retrouver la trace de l’un d’eux sur le site
«mémoire des hommes»
Le détails n’est pas directement accessible compte tenu du dossier médical. Il est vrai que beaucoup de soldats sont morts de maladie en service.

Qui étaient ils ? d’où venaient ils ? où sont ils enterrés ? combiens sont revenus ?
Autant de questions que personne ne s’est posé ? les réponses peut être dans le livre référencé plus bas ?





Accueil > Les morts pour la France de la guerre
1914−1918 : Recherche > Résultats

Les morts pour la France de la guerre 1914−1918

Votre recherche : nguyen, Océanie Nombre de
réponses totales : 1 1 Page(s) : 1
Nom Prénoms Naissance Lieu de naissance

NGUYEN VAN Lang 00-00-1872 Nouvelle Calédonie

Le 1er Bataillon du Pacifique dans la Première Guerre mondiale

Sylvette Boubin-Boyer, docteur en histoire, spécialiste de la Première Guerre mondiale en Océanie

Extrait de : De la Première Guerre mondiale en Océanie - Les guerres de tous les Calédoniens, Septentrion, 2003, 877 pages

Lors de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs (nom donné aux indigènes, pas tous kanaks !) ont été 1137 à s'engager et 978 à embarquer pour la France. Parmi eux, 1105 Kanaks se sont engagés, 948 ont embarqué ; 9 (9 ayant embarqué) étaient des indigènes néo-hébridais ; 4 étaient polynésiens indigènes (2 ayant embarqué) ; 18 étaient Indochinois (18 ayant embarqué) ; 1 était Wallisien (ayant embarqué).
Tous ont servi au sein du bataillon du Pacifique puis le bataillon mixte du Pacifique regroupait les Kanaks et les Tahitiens.
On ne peut passer sous silence les 976 citoyens français de Nouvelle-Calédonie mobilisés auxquels s'ajoutent 51 engagés volontaires, 81 citoyens français mobilisés des Nouvelles-Hébrides, 1 de Wallis, 9 étrangers résidant en Nouvelle-Calédonie qui se sont engagés dans la Légion étrangère, 165 Tahitiens citoyens embarqués à Nouméa (sur 1057 pour les EFO) et environs 120 français de Nouvelle-Calédonie, séjournant en métropole au moment de la déclaration de guerre et qui ont été mobilisés sur place.
Tous n'ont pas servi au sein du bataillon du Pacifique, beaucoup ont été dans les régiments d'infanterie ou d'artillerie coloniale, jamais plus de quelques uns au sein du même régiment et il faudrait les suivre un par un pour donner leur parcours.
Par ailleurs 100 Japonais se sont engagés dans la Légion étrangère mais ont déserté à l'arrivée à Marseille pour regagner leur pays.
Ce décompte n'est pas simple mais il tient compte de la diversité de la population alors en Nouvelle-Calédonie : les Kanaks, les Français mais aussi les représentants de toutes les communautés de travailleurs immigrés, parfois indigènes d'autres colonies françaises. Ce qui, de métropole, peut paraître anecdotique, ne l'est pas pour l'ensemble des communautés calédoniennes qui, actuellement, retrouvent leur histoire pour se forger ce destin commun prévu par l'accord de Nouméa de 1998.

Update 1/12/2007

Aux archives on peut trouver des info :
- Registres matricules des tirailleurs indigènes engagés volontaires de la Première Guerre mondiale

358W-468 Nguyen Van? ? Né en 1873 à Nouméa Matricule 10

358W-469 Nguyen Van Chong ? Né en 1879 à Nouméa Matricule 11

358W-470 Pham Van Ngu ? Né en 1889 à Nouméa Matricule 12

358W-474 Nguyen Van Hung ? Né en 1886 à Nouméa Matricule 13

358W-476 Nguyen Dinh Cat ? Né en 1879 à Nouméa Matricule 15

358W-610 Hoang Van Han ? Né en 1883 à ? Matricule 149

358W-673 Phan Van Nap ? Né en 1882 à Boe-tray Matricule 212

358W-891 Nguyen Van Lan Né en 1876 à Nouméa Matricule 430

358W-1123 Nguyen Van Sinh Né en 1886 à ? Matricule 662

358W-1169 Dan Van Saho , Né en 1876 à Nouméa Matricule 708

358W-1258 Nguyen Thuong Né en 1882 à Nouméa Matricule 892

358W-1407 Dao Van Bien ? Né en 1885 à Ngoai-Dê Matricule 902

358W-1525 Do Van Nam ? Né en 1886 à Tonkin Matricule 1065

358W-1574 Nguyen Van Tu ? Né en 1872 à Nouméa Matricule 1114

358W-1575 Nguyen Van Lang ? Né en 1872 à Tonkinois Matricule 1115

358W-1576 Dang Ham Boi ? Né en 1890 à Tonkinois Matricule 1116

Up date 23/02/2018

MOINS CONNUS EN CALÉDONIE QUE LES TIRAILLEURS KANAK, DES TONKINOIS SONT CEPENDANT PARTIS DU CAILLOU POUR SE BATTRE À LA GRANDE GUERRE DE 14-18.

Sur un total de 100 000 Indochinois, ce sont 14 tirailleurs qui s’engagent en Calédonie, même si dans un premier temps, le général Joffre, nourri de préjugés coloniaux, refuse leur mobilisation, estimant qu’ils « ne possèdent pas les qualités physiques pour servir au front ».
Les tirailleurs indochinois, relativement plus âgés (70 % d’entre eux ont plus de 25 ans, âge moyen des autres tirailleurs), subirent moins de pertes. Les 14 tirailleurs tonkinois du bataillon du Pacifique ont entre 43 et 24 ans lorsqu’ils embarquent à Nouméa pour la France. Parmi eux : N’Guyen Dinh Tat et N’Guyen Van Dinh partis le 4 juin 1916 sur le Gange ; N’Guyen Van Lang, N’Guyen Van Tu, Dang Nam Boi et Do Van Nam le 10 novembre 1917 sur l’El Kantara. Ils exercent les professions de cuisinier, blanchisseur, cultivateur et mineur, à Nouméa et Maré.
Une fois en France Comme la plupart des engagés volontaires, ils arrivent à Marseille et sont installés dans les camps d’instructions des troupes coloniales à Boulouris, près de Saint-Raphaël et à Fréjus. Nguyen Van Lang, engagé le 16 mars 1917, meurt à l’hôpital Michel Lévy de Marseille de la tuberculose pulmonaire le 18 mars 1918. Nguyen Van Tu, né en 1872, meurt lui aussi le 6 octobre 1918, mais à Oisy dans l’Aisne. N’Guyen Dinh Tat, Dang Nam Boi et Do Van Nam montent en grade et deviennent tirailleurs de 1ère classe. N’Guyen Dinh Tat et N’Guyen Van Dinh intègrent le 10° Bataillon indochinois le 5 août 1916. Deux bataillons de combattants indochinois servent en France de février 1916 à avril 1919 et deux autres sur le front d’Orient en Macédoine et en Grèce de janvier 1916 à la fin 1918.
Si N’Guyen Dinh Tat et Do Van Nam rentrent à Nouméa avec le Kia Ora en novembre 1919, N’Guyen Van Dinh part de Marseille pour Nouméa le 3 janvier 1920 avec l‘Amiral Géant, après une longue présence en Orient, comme les frères Vautrin.
C. Chêne 
f : AssociationInMemoriam/

1.11.07

Nouméa au coin de la rue

Je suis vietnamien mais aussi nouméen. Pour le prouver, je viens de me lancer dans un nouveau blog dont le concept est de donner un regard original sur le paysage architectural du centre-ville de Nouméa.
Afin d’avoir un bon rendu visuel, j’ai choisi de ne photographier que les bâtiments situés en coin de rue.
Les photos sont prises le dimanche, de préférence au moment où le soleil éclaire suffisamment les façades, sans pour autant y projeter l’ombre du bâtiment d’en face.
Puis je me suis aperçu que l’option « contour de dessin » de mon logiciel de retouche, bien que modifiant l’aspect des ombrages, mettait bien en valeur les volumes en plein ou en creux qui animent les façades.
Compte tenu du principe même de ce blog, ce dernier sera bouclé dès que tous les coins de rue seront traités.