Du Vietnam ravagé par un siècle de troubles et de guerres, juste après les accords de Genève en 1954, Hoa s'envole vers la Nouvelle-Calédonie, île natale de Maurice, son nouveau compagnon, avec deux de ses trois enfants. Elle quitte le pays de ses ancêtres, mue par l'espoir de construire une vie plus paisible, mais la mort dans l'âme de devoir laisser à Saigon sa fille aînée, Mai, alors âgée de quinze ans. Celle-ci se considère mal traitée par l'ancienne patronne de sa mère. Mai s'enfuit alors et part à la recherche de son père, qu'elle n'a pas connu. Mai choisira-t-elle de rester au Vietnam, en continuant le combat de son père contre le colonialisme, ou de rejoindre sa mère dans le Pacifique ?
ISBN : 978-2-296-08611-1 • mai 2009 • 224 pages
L’hommage à la Calédonie de l’inspectrice de français
Sa jeunesse est une aventure, au milieu des troubles du Vietnam et de l’Algérie. Annick Le Bourlot y a puisé la matière d’un roman, où la Calédonie a sa part comme terre d’accueil.
Elle dit d’elle-même qu’elle était condamnée à ne pas vivre, et à ne pas réussir. Née prématurée dans la jungle, près d’Hanoï, elle a miraculeusement survécu. Enfant dans la guerre du Vietnam puis d’Algérie, elle a étudié pour se libérer de l’angoisse du terrorisme.Un demi-siècle plus tard, la petite Maï est devenue Annick Le Bourlot, inspectrice d’académie, inspectrice pédagogique régionale en français, basée à Nouméa.
Elle affirme qu’elle doit sa réussite à l’école française.?Voici quelques mois, à l’occasion du Forum francophone du Pacifique, elle publiait Aux bâtisseurs de l’école de la réussite, un hommage aux professeurs de lettres. Un ouvrage essentiellement didactique, mais dont quelques pages autobiographiques laissaient présager le roman à venir.
Ce roman, Annick Le Bourlot l’a présenté la semaine dernière, lors d’une soirée littéraire au musée de la Mer, en présence du vice-recteur, du membre du gouvernement chargé de l’éducation, du président du Cercle des auteurs du Pacifique et de nombreux enseignants avec qui elle travaille et dont elle a gagné l’estime.
« La culture permet à l’homme d’échapper à ses haines et à la violence »
Chaque nuage est nimbé de lumière, paru dans la collection Lettres du Pacifique chez l’Harmattan, n’est pas une autobiographie mais un récit historique qui a fini par tourner au roman. Il parle de déchirures familiales, de quête du père, de violence et d’exil dans un Vietnam en guerre, de départ vers un territoire étranger et inconnu qui deviendra refuge, la Nouvelle-Calédonie. C’est une histoire de chez nous, qu’ont vécue bien des Calédoniens.
En bonne inspectrice de lettres, Annick Le Bourlot sait bien que toute interprétation d’une œuvre romanesque est plurielle. Certains y verront des messages de telle ou telle nature. Il en est un, au moins, qu’elle souhaite affirmer. C’est que « la culture, particulièrement artistique et littéraire, antidote à la guerre et à notre condition de mortel, permet à l’homme d’échapper à ses haines et à la violence ».
En fin de séjour, Annick Le Bourlot doit quitter le territoire dans quelques mois. Première inspectrice de lettres d’origine vietnamienne, elle laissera derrière elle, outre ses deux livres personnels, deux ouvrages en voie d’achèvement : un manuel de français à base de littérature calédonienne, et un livret d’évaluation 6e rénové. Elle en a donné l’impulsion, mais la réalisation en a été faite collectivement par plusieurs groupes de ces enseignants à qui elle rend hommage. « Je constitue avec vous, leur a-t-elle dit la semaine dernière, un maillon dans une chaîne de solidarité au service des élèves. »
Les Nouvelles Calédoniennes du 10/07/2009
2 commentaires:
merci Frank, pour l'info à propos de cet ouvrage. Un pont de plus entre Vietnam et Calédonie pour consolider des racines.
Ouvrage émouvant révélant fidèlement cette période difficile et déchirante - ce qui est bien rare, hélas !
Vives félécitations !
M. - Hanoi
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