Dans la rubrique "histoires de familles" du Courrier Sud de ce mois, on peut découvrir une biographie de Gilbert "le grand aventurier" Thong :
■ par Gaëlle Perrier
De Las Vegas à Singapour en passant par
Sydney ou Bangkok, Gilbert Thong a fait le
tour du monde dont il a ramené des rencontres
inoubliables. Sa vie est un roman, une aventure
de tous les instants !
De Las Vegas à Singapour en passant par
Sydney ou Bangkok, Gilbert Thong a fait le
tour du monde dont il a ramené des rencontres
inoubliables. Sa vie est un roman, une aventure
de tous les instants !
Gilbert Thong nous murmure son année de naissance : 1931. Il faut dire que derrière le bureau de son agence maritime, l’homme n’a rien d’un grandpère de 76 ans. Il est né à Nouméa, de parents émigrés d’Hanoï. Son père était un lettré, élevé dans la bourgeoisie vietnamienne, et toute sa vie, il a entretenu un réel amour pour la culture, l’art et l’humanisme.
Gamin gâté mais aussi souvent puni, Gilbert coule une enfance paisible ponctuée de nombreuses facéties dont il se délectera toute sa vie.
En 1939, la famille décide de retourner en Indochine (désormais le Vietnam). La mère et les quatre frères et soeurs de Gilbert partent en éclaireurs. Mais la Seconde Guerre mondiale est aux portes du Pacifi que. Plus aucun bateau n’appareille pour son pays d’origine ; Gilbert est contraint de rester avec son père, loin de l’amour maternel.
Son éducation est confiée à une nounou mélanésienne, Mama Sera, qui lui enseigne le respect de la culture kanak.
Farces, pêche et copains
Comme son géniteur est très indépendant de la communauté vietnamienne et qu’il refuse que son fils se mêle à ses compatriotes, très vite le petit Gilbert parle mieux le drehu que la langue de ses ancêtres. Soixante-dix ans après, il n’a pas oublié celle qui l’a élevé.
« J’ai retrouvé l’une de mes petites soeurs d’adoption. C’est la mère de la femme du grand chef Naisseline de Maré. Pour fêter ça, j’ai été invité lors de la passation de pouvoir de la grande chefferie de Guahma, comme un membre de la famille. J’étais vraiment fier. »
Jeune, Gilbert ne pense qu’à pêcher et s’amuser. « J’étais un fou de la pêche à la ligne, avant de m’initier à la chasse sous-marine. Un jour avec un copain, j’étais parti taquiner le poisson sur le port. Je marchais tranquillement quand brusquement, j’ai senti mon père me choper l’oreille
pour me ramener jusqu’à l’école. »
De sa scolarité, il n’a pas retenu grand-chose, sinon ses rencontres « english » avec les GI américains et ses bêtises, comme l’explosion d’un labo de chimie au Sacré-Coeur !
Malgré sa sévérité, son père le place au-dessus de tout le monde.
« Je n’avais pas le droit de regarder les enfants pauvres, j’allais à l’école avec un chauffeur. Mon père me faisait même parvenir la gamelle à la cantine. J’avais honte ! » Un traitement de faveur qui le poursuivra de longues années. Le premier jour de son incorporation « à la caserne »,
le pauvre Gilbert doit se cacher toute la journée du chauffeur de son père et de son éternelle gamelle.
Aujourd’hui, il rit de cette mésaventure, mais à l’époque il savait que les privilèges dont il jouissait n’étaient pas forcément ses meilleurs atouts.
Son service militaire terminé, Gilbert devient homme de tous les métiers
pour la société Le Froid. Il monte par la suite son épicerie qu’il ravitaille lui-même en poissons et en produits « made in Australia ».
Il est devenu un pêcheur émérite, détenteur du record du monde en compétition de la plus grosse pièce tirée au fusil : une mère loche de 2,10 m de long et de 165 kg.
« Pour un jeune qui démarrait, je gagnais beaucoup d’argent, je changeais de voiture tous les six mois, et de maison tous les ans. »
Mais l’appel de l’aventure est très fort. Alors, quand son ami Roger Kaddour lui demande, lors de son voyage à Hong Kong, de trouver des acheteurs potentiels pour le nickel, il répond à l’appel et fait connaissance avec la haute finance.
Un combat pour Cassius Clay
Au début des années 1970, l’impresario de la tournée du boxeur Cassius Clay propose à Gilbert de l’aider à organiser la venue de son poulain pour un match d’exhibition à Singapour. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Sur les 70 000 personnes attendues, seules 1 500 se déplacent. Malgré tout, la rencontre se révèle merveilleuse. C’est le début de son aventure dans le show-business. Pendant quarante ans, Gilbert produira des spectacles en Australie, en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti, mais aussi dans tout le Sud-Est asiatique. Parfois, il connaît l’échec et doit se reconstruire. Mais c’est un battant. Il a un don pour allier tourisme et paillettes ; il transforme l’île de Guam en une destination de rêve grâce à un complexe commercial et touristique de grand standing. Il fait aussi le tour du monde avec son ballet tahitien.
De retour sur le Caillou, il monte de nombreuses opérations caritatives,
comme « 500 jouets » (puis 1 000, puis 6 000) pour les enfants défavorisés. « Avec mon copain Gégé (Gérard Perrier), on a fait un show à la Michel Drucker, avec écran géant. Les gosses étaient super contents. »
Aujourd’hui, Gilbert Thong continue ses voyages, la pêche sous-marine et le footing. Rien ou presque n’a changé dans sa vie. Il travaille toujours pour la Nouvelle-Calédonie, en y attirant des touristes avec son agence maritime Kenua. Quand on lui parle de retraite, il répond du tac au tac : « J’ai encore un challenge à relever ! J’aimerais tout chambarder dans le tourisme. Je voudrais qu’on me donne la possibilité de booster ce secteur. Je ne veux pas prendre la place des jeunes, mais juste jouer un rôle de conseiller et apporter mon expérience ». ■
Manou et noeud papillon
Depuis le 20 décembre 2007 à Paris et bientôt chez les libraires calédoniens, l’autobiographie de Gilbert Thong, Show Pacifi que : manou et noeud papillon, est une véritable traversée de l’histoire calédonienne, remplie d’anecdotes, de rencontres et de coups de pêche. « Gilbert, puisse ce livre être pour tes lecteurs une belle leçon de courage et d’espoir », écrit Marie-Claude Tjibaou dans sa préface.
3 commentaires:
Mon cher "Vieux Lion" du Caillou,
Je suis fier d'avoir un coéquipier aussi battant et exemplaire dans le travail .
Cher Gilbert du Caillou,
J'ai beaucoup entendu parler de toi, nous nous sommes croisés tant de fois sans se voir. Aujourd'hui, je lis ta bio et je regrette de ne pas t'avoir rencontré, tu m'aurais donné de bons conseils pour réussir.
Un ami de l'ombre.
UNE TRACE DE GILBERT AU PAYS DE SES ANCËTRES EN 2012 /
De : Gilbert Thong
Date : 23 décembre 2012 05:05
Objet : PHOTO SOUVENIR
À : Tinh Ngoc
A TOI ET A TOUS NOS AMIS VIETNAMIENS CALEDONIENS QUE NOUS AVONS RENCONTRE AVEC TOI.
JOYEUX NOEL et BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2013
A NOTRE PROCHAINE RENCONTRE
ON VOUS AIME ET VOUS NOUS AVEZ DONNE BEAUCOUP DE JOIE, D'AMOUR, DE PARTAGE ET D'AMITIE
NOUS SOMMES FIERS DE VOUS.
NOUS VOUS EMBRASSONS TOUTES ET TOUS
GILBERT - CATHERINE - NATASHA & KIKI
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