INTRODUCTION

28.10.13

A Nouméa, des Vietnamiens retrouvent le "pays de leur coeur" après 50 ans d'exil

"C'est la première fois que je reviens dans mon pays natal. Nouméa a changé, c'est très fort", confie dans un français hésitant Xuan Dong Vu, parti pour le Vietnam en 1964, alors qu'après la défaite de Dien Bien Phu, les Vietnamiens n'étaient plus les bienvenus en Nouvelle-Calédonie.
A Nouméa, des Vietnamiens retrouvent le "pays de leur coeur" après 50 ans d'exil

"J'avais 18 ans quand je suis parti. J'ai suivi mes parents, qui voulaient revoir le Vietnam et qui ne se sentaient plus bienvenus à Nouméa", raconte ce petit homme timide.
Jamais, il n'oubliera ce jour de janvier 1964 où il a débarqué dans le port d'Haiphong, "choqué par la pauvreté alors qu'il avait imaginé un pays libéré et heureux", comme l'avaient vanté quelques émissaires communistes d'Hô Chi Minh, envoyés à Nouméa faire de la propagande.
Aujourd'hui installé à Nam Dinh, à 90 km au sud-est d'Hanoï, Xuan Dong Vu fait partie d'une délégation de 260 Vietnamiens, actuellement en Nouvelle-Calédonie, pour participer à des commémorations en hommage à l'histoire douloureuse de la communauté vietnamienne.

"C'est la première fois que je reviens dans mon pays natal. Nouméa a changé, c'est très fort", confie dans un français hésitant Xuan Dong Vu, parti pour le Vietnam en 1964, alors qu'après la défaite de Dien Bien Phu, les Vietnamiens n'étaient plus les bienvenus en Nouvelle-Calédonie.
"J'avais 18 ans quand je suis parti. J'ai suivi mes parents, qui voulaient revoir le Vietnam et qui ne se sentaient plus bienvenus à Nouméa", raconte ce petit homme timide.
Jamais, il n'oubliera ce jour de janvier 1964 où il a débarqué dans le port d'Haiphong, "choqué par la pauvreté alors qu'il avait imaginé un pays libéré et heureux", comme l'avaient vanté quelques émissaires communistes d'Hô Chi Minh, envoyés à Nouméa faire de la propagande.
Aujourd'hui installé à Nam Dinh, à 90 km au sud-est d'Hanoï, Xuan Dong Vu fait partie d'une délégation de 260 Vietnamiens, actuellement en Nouvelle-Calédonie, pour participer à des commémorations en hommage à l'histoire douloureuse de la communauté vietnamienne.

Tous sont des descendants de Chân Dang ("engagé"), du nom de ces travailleurs engagés asiatiques arrivés dans la colonie française entre 1891 et 1939 pour trimer dans les mines de nickel, dans les champs ou être domestiques.
Alors que la main d'oeuvre du bagne se tarissait, l'administration coloniale était allée chercher des bras au Tonkin, dans le nord de l'Indochine pour construire l'archipel du Pacifique sud.
"Du lever au coucher du soleil, mon père était sur la mine avec une pelle et une pioche. Les gardiens lui donnaient des coups de trique et l'appelaient par un numéro de matricule parce que les noms vietnamiens étaient trop compliqués", témoigne Jean-Pierre Dinh, président de l'Amicale vietnamienne de Calédonie.

Soumis, comme les Kanaks, au code de l'indigénat, les engagés vietnamiens ont vécu au ban de la société calédonienne jusqu'aux années 1940.
"Après guerre, la communauté s'est progressivement intégrée. Elle a prospéré dans le commerce ou le maraîchage et les enfants ont réussi à l'école", explique M. Dinh.
L'embellie sera de courte durée. Souvent favorables aux indépendantistes du nord Vietnam dont ils sont originaires, les quelque 4.000 Vietnamiens sont montrés du doigt après la chute de Dien Bien Phu, en 1954, où des Calédoniens ont combattu.
La communauté devient la cible de campagnes "anti-viets" virulentes, où se mêlent jalousie de leur réussite économique et suspicion de sympathie communiste.
S'organise alors en collaboration avec Hanoi, le "rapatriement" des Vietnamiens. De 1960 à 1964, le bateau Eastern Queen effectue neuf navettes entre Nouméa et Haiphong, avec à son bord les trois quarts de la communauté. Hô Chi Minh accueille en personne l'arrivée de la première rotation.
Pour beaucoup d'enfants de Chân Dang, ce départ est un déchirement et certains sautent carrément du bateau dans le port de Nouméa pour ne pas quitter l'île où ils sont nés.
"Je suis montée à bord de l'Eastern Queen en 1963, à 15 ans. J'ai toujours pensé à la Nouvelle-Calédonie, c'est mon pays de coeur", confie Trinh Kim Quy, venue de Haiphong où elle réside.
Plus tard, certains sont revenus et aujourd'hui la communauté vietnamienne compte quelque 5.000 personnes, dont sept femmes, "authentiques" Chân Dang.
Marguerite Guillot, l'une des dernières "authentiques" Chân Dang, et le maire de Nouméa, Jean Lèques (d), le 17 octobre 2013 en Nouvelle-Calédo...
Agée de 97 ans, Marguerite Guillot est l'une d'entre elles. Le 17 octobre, la vieille dame a inauguré aux côtés de Jean Lèques, maire de Nouméa, le quartier asiatique complètement rénové où un grand rassemblement avait été organisé.
A l'entrée, trône une statue en bronze, qui représente une famille de Chân Dang.
"Ce sont nos parents. Nous ne voulons pas que la génération actuelle et la Nouvelle-Calédonie dans son ensemble les oublient", lâche Jean-Pierre Dinh.
Dans le hall de la mairie, une exposition photographique retrace l'histoire des Chân Dang.
"Nous serons toujours nostalgiques. C'est mon premier voyage à Nouméa depuis 1963 et sans doute aussi le dernier", regrette Xuan Dong Vu, qui rentre à Nam Dinh fin octobre.

Par Claudine WERY

, publié le 



26.10.13

DRAGONS ET CÉLÉBRATION

Après plus d’un an de travaux, le quartier asiatique a pris forme. Hier soir, le maire, Jean Lèques, accompagné d’élus municipaux et de représentants des associations asiatiques, a inauguré la rue d’Austerlitz, l’artère centrale de « Chinatown ».


Une page de l’histoire calédonienne était à l’honneur hier soir dans le centre-ville de la capitale. Des centaines de personnes étaient venues pour découvrir le nouveau quartier asiatique de la ville. Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires afin d’embellir les lieux. Les trottoirs de la rue d’Austerlitz ont été élargis. Des lampions ornent désormais les toits en brique rouge des commerces et laissent entrevoir une immense arche de bienvenue. Jean Lèques, le maire de la ville, a ouvert les festivités par un discours solennel. L’occasion de marquer son respect à une communauté qui fait partie intégrante de la Nouvelle-Calédonie. « Il fallait manifester l’existence de cette communauté. Ce quartier est là pour le démontrer. Ces travaux d’embellissement rendent hommage à des hommes et à des femmes qui se sont investis pour la Nouvelle-Calédonie. Dans les mines, l’élevage, puis dans les commerces. Ils ont permis le développement de notre territoire. C’est un juste retour de leur manifester aujourd’hui notre soutien. »

Pétards. Pour M. Liou, le plus ancien commerçant de la ville, cette inauguration revêt une tournure toute particulière. « Je suis arrivé en 1960, c’était difficile car tout était à construire. Aujourd’hui, je suis fier de mon quartier. C’est propre et sécurisant. » Les discours se sont enchaînés au rythme des tambours asiatiques. Dans la plus pure tradition asiatique, cent mille pétards ont été allumés afin de chasser les mauvais esprits. Une danse des licornes a ensuite accueilli le public dans le nouveau quartier. Un quartier symbolique pour Gaël Yanno, premier adjoint au maire. « Ce n’est pas un quartier classique. C’est un hommage à tous les habitants du centre-ville mais aussi un symbole pour les Nouméens. » Une stèle en bronze représentant les mineurs asiatiques arrivant sur le Caillou a été bénie en présence des autorités. Jean-Pierre Dinh, le président de l’Amicale vietnamienne en Nouvelle-Calédonie a tenu à faire cette offrande au quartier. « C’est le symbole de notre attachement à la Nouvelle-Calédonie. Nous nous sommes intégrés à une société. Cette stèle est le symbole de notre culture et nous la partageons avec le territoire aujourd’hui. »

Histoire. Pour Jean-Claude Briault, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, l’événement est lié à l’histoire de la capitale. « Tout ce qui est fait ce soir, ce n’est pas du communautarisme, c’est un clin d’œil à l’histoire, la reconnaissance d’une partie de la Calédonie. » Les festivités se sont poursuivies dans les commerces de la rue d’Austerlitz. Peter ne connaissait pas le quartier et reste surpris : « avant je ne venais pas, c’était sale. Maintenant j’ai envie de découvrir. C’est important aussi de reconnaître cette culture. » Tony, 25 ans, est fier de cette célébration. « Je découvre une partie de ma culture que je ne connaissais pas et avec ce nouveau quartier je voyage un peu », s’enthousiasme-t-il. Afin de prolonger la fête, le Jeudi du centre-ville était organisé dans le quartier. Jusqu’à 20 heures, les Nouméens ont pu encore voyager grâce à des animations : danses traditionnelles, démonstrations d’arts martiaux ou spécialités culinaires. Hier soir, un air d’Asie flottait au centre-ville.

Vernissage de l’exposition Chân Dàng

Les festivités ont commencé hier à 11 heures dans la salle d’honneur de la mairie de Nouméa. Jean Lèques, accompagné des élus municipaux et des représentants des communautés asiatiques, a inauguré une exposition photographique retraçant l’arrivée des premiers asiatiques sur le territoire, les Chân Dàng. Ils sont arrivés sur le territoire à partir de 1891 suivis par d’autres communautés quelques années plus tard. Engagés sous contrat, principalement dans les mines, ils ont contribué au développement économique de la Nouvelle-Calédonie du XIXe et du XXe siècles. C’est cette page de l’histoire calédonienne que l’on peut retrouver à travers cette exposition. Une centaine de photos sont visibles ainsi que des archives vidéo et des objets d’époque. L’exposition Chân Dàng se tiendra pendant deux semaines dans la salle d’honneur de la mairie de Nouméa.

Matthieu Bigouroux

LNC.nc


17.10.13

Statue commémorative et exposition photographique


" La statue en bronze représente une famille de travailleurs comprenant le père mineur, la mère et leur garçon. Le père porte le casque des mineurs, la mère est vêtue d’une longue tunique typique des paysannes du Nord du Vietnam. Sa tête est couverte d’un fichu qui se termine par un «bec de corbeau» au dessus du front. Elle a aussi un chapeau conique. L’enfant et sa mère apportent le repas de midi au père ".

" La statue a été réalisée pendant plus de trois mois par un groupe de peintres, sculpteurs et notamment de fondeurs du village de Quang Bô, connu pour ce métier traditionnel, situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Hanoi. Sa dimension respecte la taille moyenne des Vietnamiens ". 

" Elle a été commandée il y a près d’un an par l’Amicale vietnamienne de Nouvelle-Calédonie. Le suivi de sa réalisation et le transport jusqu’à Nouméa sont confiés à des personnes de Hanoi et de Hai Duong, membres des sections locales de liaison avec les Vietnamiens de Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu ". 




25.3.13

Jean-Pierre Dinh Président de l’Amicale Vietnamiene

La fête du Têt est l’occasion , chaque année, de mettre en lumière la communauté vietnamienne . C’est au travers du président de son amicale que cet éclairage vous est proposé. Rendez-vous donc avec Jean -Pierre Dinh , à l’aube de cette année 2013 qui es t celle du Serpent d’eau , et dont l’avènement sera célébré à l’amicale , le 9 févier , au tour du traditionnel bal annuel *… Avec un challenge , pour ce représentant dynamique et charismatique d’une communauté qui ne l’est pas moins : celui de souder plus que jamais ses membres au tour de valeurs communes et renouvelées , face à son histoire et une émigration douloureuse , et à sa jeunesse , symbole de mutations inexorables .


C’est à Pouembout que Jean-Pierre Dinh est né, le 27 octobre 1948, troisième d’une famille de quatre enfants. Descendant des Chang Dang, ces travailleurs vietnamiens « engagés sous contrat » et arrivés en Calédonie dès 1891, il deviendra aide comptable puis commerçant à Nouméa (le célèbre magasin Obélix, à la Vallée des Colons, c’est lui), agent commercial enfin, et aujourd’hui retraité…actif ! Notamment auprès de l’Amicale vietnamienne dont il est le président réélu depuis un an, après un premier mandat. Marié, père de Franck, électricien, et de Marie-Laure, professeur de mathématiques, sa priorité reste la famille, chérissant ses petits-enfants… comme personne ! Ou comme tout Vietnamien qui se respecte ? 


DNC : Que représente la fête du Têt pour les Vietnamiens ?

Jean-Pierre Dinh : C’est la célébration du premier jour de l’an lunaire asiatique, c’est donc le commencement d’une nouvelle année et un des moments les plus emblématiques pour se retrouver entre Vietnamiens du territoire… Et du Vietnam. D’ailleurs ma grande fierté, cette année, c’est qu’il y en aura 95% pour le bal annuel alors qu’auparavant, il y avait plutôt 80% d’Européens! Quatre jeunes vietnamiens arrivés récemment seront parmi nous pour partager un show que toute la communauté prépare depuis des mois. Feux d’artifices, tenues et plats traditionnels pour tous !

DNC : Cette fête est indissociable de l’astrologie chinoise et nous entrons le 10 février dans l’année du serpent d’eau : que nous réserve-t-elle ?

Jean-Pierre Dinh : Tout ce que je sais c’est qu’un serpent, c’est comme une anguille, ça se faufile, c’est malin…Que faut-il en conclure ? Ce sont des croyances…

DNC : Quels liens entretiennent les Vietnamiens avec les autres communautés du territoire ? Jean-Pierre Dinh : Nous sommes ouverts d’esprit et nous le prouvons au quotidien en partageant nos activités, nos locaux et structures avec toutes les autres ethnies. Notre championnat de football par exemple se dispute entre Kanak, Javanais, Chinois etc. sans exclusive. Notre « journée citoyenne » fait partie des moments forts organisés par la communauté et nous avons développé des partenariats pour les loisirs avec l’OPT, Coca-Cola entre autres entreprises locales. En fin d’année, sur les terrains de l’amicale, un tournoi de tennis est ouvert à tous, avec repas final. Pareil pour la pétanque.

 DNC : Quelles activités spécifiques offrez-vous plus particulièrement pour faire connaître votre culture ?

Jean-Pierre Dinh : Du Viet Vo Dao, sport de combat vietnamien , du Viet Vo Sinh, sport de défense, du taï-chi, des cours de vietnamien gratuits et qui sont actuellement fréquentés par des Kanak, des Français et des Vietnamiens euxmêmes qui, faute d’avoir pratiqué, ont perdu leur langue d’origine. Mais on offre aussi des cours de français aux Vietnamiens qui viennent d’arriver !

DNC : Comment se décline aujourd’hui la solidarité entre membres de votre communauté ? 

Jean-Pierre Dinh : En fait, on sait être solidaires quand il faut…. Le 24 février, on organise une Journée des vieux de Calédonie. Mais on est aussi solidaires de ceux qui sont retournés au Vietnam (dans les années 1946 puis 1950 et 1960). Nous menons un combat pour obtenir des visas pour ceux qui, nés en Calédonie et retournés au Vietnam en 60, souhaitent visiter leur famille ici. Et puis, à l’amicale, nous sommes parrains d’un orphelinat où sont accueillis les victimes de l’agent orange (produit chimique du temps des Américains). D’ailleurs je pars moi-même en mars leur amener des fonds. Enfin nous oeuvrons pour élever une stèle commémorant l’arrivée des premiers Vietnamiens sur le territoire.

DNC : Dans quels secteurs d’activités trouve-t-on aujourd’hui les Vietnamiens en Calédonie ? 

Jean-Pierre Dinh : Un peu partout : certains sont docteurs, avocats, notaires, pharmaciens ; mais beaucoup s’impliquent dans le commerce, de manière générale.

DNC : Quelles sont les figures emblématiques de la communauté ?

Jean-Pierre Dinh : André Dang, grand patron des mines dans le Nord, Jean Van Maï, écrivain, la famille N’Guyen, qui a créé Michel-Ange, le viceprésident de l’amicale, Jean-Baptiste N’Guyen, marié avec Malia, la fille du grand chef Boula. Le père Ngo, catholique réfugié après à la chute de Saïgon, accueilli par la famille Dinh puis entré au séminaire de Païta, Monsieur Noyant (qui a donné son nom à la salle de tennis de table) la famille Chu Van, Diane Bui Duyet, Alain Levant, maire de Gomen…

DNC : Justement, y a-t-il beaucoup de Vietnamiens dans le Nord ?

Jean-Pierre Dinh : Non, pratiquement plus, ni dans les îles d’ailleurs.

DNC : Comment parler de la jeunesse vietnamienne ? Jean-Pierre Dinh : Je ferais la différence entre ceux qui sont arrivés récemment et nos enfants, plus « européanisés ». L’éducation n’étant pas la même, ni le contexte, ils ont évolué différemment.

Jean-Pierre Dinh : Mais si les « nôtres » ont perdu la pratique de la langue d’origine… ce qui est en passe d’arriver aussi aux nouveaux arrivants ! Ils ont cependant en commun ce qui est fondamental à mes yeux : le respect des anciens, de la famille, de l’autorité parentale. Le cadre et les exigences familiales demeurent. Les jeunes de chez nous ont un cadre défini, ce qui évite bien des dérives.

DNC : Comment comptez-vous inscrire votre action au sein de l’amicale : dans la continuité ou le changement ? Avez-vous une ambition particulière ?

Jean-Pierre Dinh : Mon but est de renforcer le rapprochement entre tous les Vietnamiens du territoire, et entre eux et ceux du Vietnam. Et pour cela lever les malentendus de ces dernières années, les incompréhensions entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés. C’est par le biais d’activités que je souhaite les impliquer tous. Comme des karaoke, des danses à deux, des cours de vietnamien intergénérationnels etc. Mais aussi des voyages au Vietnam ou la visite sur le territoire des Viet kieu (d’origine calédonienne mais retournés au Vietnam) comme celle récemment organisée. Ou encore créer des liens avec les vietnamiens de Port Vila par exemple.

DNC : Vous avez eu plusieurs femmes à la tête de l’amicale…

Jean-Pierre Dinh : Oui, Yvette Khac, Monique Favan…Les Vietnamiennes ont un statut de femmes modernes, elles sont travailleuses, responsables mais aussi très modestes et discrètes.

DNC : Entretenez-vous des liens autres que « historiques » et humains avec le Vietnam ?

Jean-Pierre Dinh : Culturellement, il est difficile de faire venir des danseurs, par exemple, nous n’en avons pas les moyens. Il faut rappeler que nous ne bénéficions d’aucune subvention et que nous louons notre terrain à la mairie de Nouméa. économiquement, nous avons des commerces locaux (comme Côte d’Asie) qui répondent à nos besoins. Par ailleurs, ce qui est fabriqué là bas n’a pas toujours la qualité de ce que l’on trouve ici. Donc les échanges sont réduits.

DNC : Comment êtes vous perçu à l’amicale ?

Jean-Pierre Dinh : On m’appelle « TTS », à traduire par « Tout, tout de suite » ; c’est vrai que je suis impatient et que j’aime qu’il y ait rapidement des résultats mais tous savent que dorénavant cette exigence et cette énergie, je la mets au service des vietnamiens . Je veux agir pour eux, en toute humilité. L’amicale, pour nous tous, c’est la Maison des Vietnamiens. Et je veux continuer de m’y impliquer en toute modestie, d’autant qu’il y a moins de bénévoles qu’avant et que nous avons plein de nouveaux projets.

 DNC : En dehors de l’amicale, que trouvez-vous le temps de faire ?

Jean-Pierre Dinh : Comme tout Calédonien, j’adore la chasse, la plongée et la pêche. Je joue aussi du ukulele. Mais ce qui m’occupe surtout ce sont mes petits-enfants, 8 et 6 ans : ils sont un peu écossais, un peu Espagnols, un peu Caldoches et un peu Vietnamiens ! C’est ça aussi l’évolution…

Source :
dnc.nc - Publié le jeudi 7 février 2013 11:36