INTRODUCTION

26.10.13

DRAGONS ET CÉLÉBRATION

Après plus d’un an de travaux, le quartier asiatique a pris forme. Hier soir, le maire, Jean Lèques, accompagné d’élus municipaux et de représentants des associations asiatiques, a inauguré la rue d’Austerlitz, l’artère centrale de « Chinatown ».


Une page de l’histoire calédonienne était à l’honneur hier soir dans le centre-ville de la capitale. Des centaines de personnes étaient venues pour découvrir le nouveau quartier asiatique de la ville. Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires afin d’embellir les lieux. Les trottoirs de la rue d’Austerlitz ont été élargis. Des lampions ornent désormais les toits en brique rouge des commerces et laissent entrevoir une immense arche de bienvenue. Jean Lèques, le maire de la ville, a ouvert les festivités par un discours solennel. L’occasion de marquer son respect à une communauté qui fait partie intégrante de la Nouvelle-Calédonie. « Il fallait manifester l’existence de cette communauté. Ce quartier est là pour le démontrer. Ces travaux d’embellissement rendent hommage à des hommes et à des femmes qui se sont investis pour la Nouvelle-Calédonie. Dans les mines, l’élevage, puis dans les commerces. Ils ont permis le développement de notre territoire. C’est un juste retour de leur manifester aujourd’hui notre soutien. »

Pétards. Pour M. Liou, le plus ancien commerçant de la ville, cette inauguration revêt une tournure toute particulière. « Je suis arrivé en 1960, c’était difficile car tout était à construire. Aujourd’hui, je suis fier de mon quartier. C’est propre et sécurisant. » Les discours se sont enchaînés au rythme des tambours asiatiques. Dans la plus pure tradition asiatique, cent mille pétards ont été allumés afin de chasser les mauvais esprits. Une danse des licornes a ensuite accueilli le public dans le nouveau quartier. Un quartier symbolique pour Gaël Yanno, premier adjoint au maire. « Ce n’est pas un quartier classique. C’est un hommage à tous les habitants du centre-ville mais aussi un symbole pour les Nouméens. » Une stèle en bronze représentant les mineurs asiatiques arrivant sur le Caillou a été bénie en présence des autorités. Jean-Pierre Dinh, le président de l’Amicale vietnamienne en Nouvelle-Calédonie a tenu à faire cette offrande au quartier. « C’est le symbole de notre attachement à la Nouvelle-Calédonie. Nous nous sommes intégrés à une société. Cette stèle est le symbole de notre culture et nous la partageons avec le territoire aujourd’hui. »

Histoire. Pour Jean-Claude Briault, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, l’événement est lié à l’histoire de la capitale. « Tout ce qui est fait ce soir, ce n’est pas du communautarisme, c’est un clin d’œil à l’histoire, la reconnaissance d’une partie de la Calédonie. » Les festivités se sont poursuivies dans les commerces de la rue d’Austerlitz. Peter ne connaissait pas le quartier et reste surpris : « avant je ne venais pas, c’était sale. Maintenant j’ai envie de découvrir. C’est important aussi de reconnaître cette culture. » Tony, 25 ans, est fier de cette célébration. « Je découvre une partie de ma culture que je ne connaissais pas et avec ce nouveau quartier je voyage un peu », s’enthousiasme-t-il. Afin de prolonger la fête, le Jeudi du centre-ville était organisé dans le quartier. Jusqu’à 20 heures, les Nouméens ont pu encore voyager grâce à des animations : danses traditionnelles, démonstrations d’arts martiaux ou spécialités culinaires. Hier soir, un air d’Asie flottait au centre-ville.

Vernissage de l’exposition Chân Dàng

Les festivités ont commencé hier à 11 heures dans la salle d’honneur de la mairie de Nouméa. Jean Lèques, accompagné des élus municipaux et des représentants des communautés asiatiques, a inauguré une exposition photographique retraçant l’arrivée des premiers asiatiques sur le territoire, les Chân Dàng. Ils sont arrivés sur le territoire à partir de 1891 suivis par d’autres communautés quelques années plus tard. Engagés sous contrat, principalement dans les mines, ils ont contribué au développement économique de la Nouvelle-Calédonie du XIXe et du XXe siècles. C’est cette page de l’histoire calédonienne que l’on peut retrouver à travers cette exposition. Une centaine de photos sont visibles ainsi que des archives vidéo et des objets d’époque. L’exposition Chân Dàng se tiendra pendant deux semaines dans la salle d’honneur de la mairie de Nouméa.

Matthieu Bigouroux

LNC.nc


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