Episode 1
Il y a bien longtemps
"Il y a 5 000 ans, des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taiwan. Vers 2 000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taiwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1 500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.
Comme l'attestent des fragments de poterie Lapita retrouvés, les premiers habitants de la Nouvelle-Calédonie auraient posé le pied sur le territoire, il y a environ 3 000 ans. On appelle Lapita la période de 1 300 à 200 av. J.-C. Durant la période suivante, Naia Oundjo, les Canaques (terme qui viendrait de l'hawaiien kanaka signifiant « homme ») maîtrisent l'art de la pierre polie, et fondent leur civilisation sur la culture de la terre (principalement ignames et taros)."
Source : wikipedia.org
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Episode 2
Y a t il un lien entre les lointaines migrations et le riz endémique.
Je n’en sais rien mais apparemment il existe bien un riz endémique :
"Graminée au port très gracieux et bambusiforme (en forme de bambou). Ses tiges sont assez rigides car elles contiennent de la silice.
Sa hauteur est de 20 à 80 cm.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE : On le trouve dans quelques forêts sèches du nord de la grande terre.
Lors de la découverte de ce riz endémique, en 1993, les scientifiques ont été très surpris car il n'existe pas beaucoup d'espèces du genre Oryza dans le monde et ils ne pensaient pas pouvoir découvrir encore de nouvelles espèces.
HABITAT : Il pousse dans les zones les plus humides des forêts sèches, sur des terrains plats et à l'ombre. Il a beaucoup moins besoin d'eau que le riz cultivé en rizière.
FEUILLE : Feuilles de couleur vert sombre, les feuilles sont marquées aux entre-nœuds par un cercle de teinte noire. Ce qui permet de reconnaître facilement l'espèce.
PHÉNOLOGIE (FLEUR) : Les fleurs sont en forme d'épi et sont très discrètes. Les étamines sont plumeuses et blanches et dépassent de l'épi.
Cette espèce de riz ne produit pas suffisamment pour être cultivable.
PARTICULARITE : Cette plante peut sans doute se reproduire avec des graines, mais la plupart du temps elle produit de nouveaux petits plants à sa base (les thalles) qui se détachent et forment ensuite une nouvelle plante. "
Source : endemia.nc
Carte de la régression de la forêt sèche en Nouvelle-Calédonie depuis l'arrivée de l'homme.
Source : caledofragile/dossier_forets_seches
Episode 3
Les premières rizières
Après des essais de cotonniers, de caféiers et de la canne à sucre, après les expériences des patates, du maïs et du tabac, débuta la culture du riz en1868. Cette culture réussissait bien mais on ne trouvait pas le moyen de dépouiller le grain de son enveloppe.
…
Une usine à riz fut bientôt opérationnelle. Elle consistait à faire fonctionner un moulin à décortiquer le riz.
Au début la culture portait sur du "riz de montagne". Plus tard, on améliora les rendements et la qualité du produit en cultivant du riz repiqué dans des plaines inondées ou irriguées.
Source : old-time-nc.com
Champ de riz à St Louis vers 1870
La grande période des rizières
La culture de la canne à sucre s'arrête et commence la grande période des rizières. Dans les années 1939-1945, les familles japonaises cultivent le riz, puis ce sont les familles vietnamiennes (dans les années 1945-1954). La culture est reprise par la coopérative rizicole de Saint-Louis avec une mécanisation progressive. Toute une vie de labeur, les pieds dans l’eau, du matin au soir, car le riz demande beaucoup de main-d’œuvre… Il n’y a pas une famille de Saint-Louis, ni un gamin qui n’avaient « mis pieds aux rizières ».
La belle aventure s’arrête, quand la machine à moissonner arrive trop tard, les grains trop mûrs sont tombés. Pour la première fois, depuis un siècle, on ne récolte rien…
- 1955 : 15 hectares de riz, 200 personnes aux rizières.
Source : www.mont-dore.nc
Episode 4
L’ histoire d’é copains qui finissent par faire l’éco(nne)riz
LES NOUVELLES CALEDONIENNES
On ne riz plus !
Le prix du riz flambe sur la planète. Les importateurs locaux, soit n’en trouvent plus
sur le marché, soit modifient leur schéma d’approvisionnement. Les tarifs, eux, ne
peuvent que grimper.
Pour passer ce cap, un « écoriz » se dessine au gouvernement. La mesure ne va
toucher que le riz long. Les professionnels, visiblement dans le flou, verraient leur
marge rognée. Pas simple, l’écoproduit.
On aurrait pu se croire chez "Nadette" sur la photo ;)
Comment va le caddie de la ménagère ? Bof, affaibli par la fièvre. Une vraie pandémie. Un des plans médicamenteux de la Nouvelle-Calédonie repose dans la formule des « écoproduits ». La prescription avait été rappelée, haut et fort, par le président Harold Martin dans son discours de politique générale le 4 janvier dernier au Congrès. Sont nés les « écopains » l’an passé, moulés avec une prime directe du gouvernement de 40 francs par unité. Ou encore l’« écocartable » aux marges restant là, en revanche, à la discrétion des distributeurs. Un autre patient est actuellement dans la salle d’attente : le riz.
Comme pour bien d’autres matières premières, la flambée est planétaire. Embêtant sur le principe, le Calédonien aime se mettre le petit grain sous la dent : environ 3 kilos par mois par personne. Le gouvernement a ouvert à l’importation, il y a quelques années, un quota annuel de riz blanchi (long, court, rond, jasmin...), fixé à 1 800 tonnes et destiné aux grossistes et autres importateurs locaux. « Actuellement, nous n’en avons pas », note l’un d’eux, la SIB. « Le “jasmin long ”pourrait grimper à 200 francs le kilo chez le détaillant dans les quatre mois à venir. »
Aïe.
Au centre du marché, se place la société Riz de Saint-Vincent, dont les importations annuelles, soumises elles aussi à des quotas, sont établies à 1 500 tonnes pour le riz long jasmin, retrouvé autour de 170 francs le kilo dans les rayons, et à 7 000 tonnes pour le riz rond brun à 150-155 francs récemment, au passage en caisse. La dernière matière, conditionnée dans des sachets orange sous la marque Sunwhite, pèse 80 % des ventes.
Face au risque de pénurie, le schéma d’approvisionnement change à la fin du mois.
Il serait demandé aux importateurs de rogner leur marge
Fournisseur depuis toujours de ce seul importateur calédonien de riz brut, la coopérative australienne Ricegrowers, faute de production locale, va s’alimenter dans d’autres contrées.
Des spécialistes évoquent du coup une hausse de prix de 10 à 15 %. Néanmoins, « les Australiens nous ont assurés de livraisons de riz rond jusqu’à la fin de l’année » remarque Riz de Saint-Vincent. Quant au « jasmin », issu de Thaïlande, « des contrats sont “bookés ” jusqu’à fin juillet ». Mais la tendance à la spéculation est forte sur ce produit, un seul gros pays exportateur étant recensé au monde. Bref, le tarif n’est pas près de baisser.
Devant un tel tableau peint de lignes défavorables et de nappes d’incertitudes, l’équipe de Harold Martin travaille à l’élaboration d’un « écoriz » dans le but de protéger le pouvoir d’achat du Calédonien, un leitmotiv. Les touches économiques sur lesquelles appuyer ne sont pas nombreuses. Baisser les taxes à l’importation ou les taxes douanières appliquées à la société Riz de Saint-Vincent ? Difficile, la première n’existe pas dans ce cas, et la seconde est minuscule. Verser une subvention directe gouvernementale, comme pour le pain ?
L’intéressé n’a pas l’air trop chaud. Reste la démarche volontaire des importateurs. Voici plutôt le chemin. En clair, il serait demandé de rogner leur marge. La tournure éventuelle fait évidemment grincer des dents en coulisses, dans ce contexte mondial. D’autant que, selon une source, la mesure serait associée à une ouverture d’un quota supplémentaire unique de 400 tonnes pour un mois à l’importation, en sus donc des 1 800 tonnes. Le riz traité localement de Saint-Vincent tousse, forcément. Pas simple, l’écoproduit.
Yann Mainguet
Repères
Causes
La crise est mondiale. « Depuis dix ans, les pays producteurs, sous le coup de charges
financières, ont baissé leur stock de riz », note un spécialiste. Et là, « on produit moins que ce que l’on consomme » en raison notamment de problèmes climatiques, à l’image de la sécheresse en Australie. La demande de nations dites émergentes s’est accrue, en parallèle. Vu la tendance défavorable sur les prix, des pays producteurs en Asie - Chine, Vietnam, Thaïlande... - ont alors limité, voire coupé, leurs exportations afin d’éviter l’inflation sur leurs terres. Une mesure qui, de fait, alimente ailleurs la hausse du prix de la céréale.
« Production » locale
L’approvisionnement de l’usine des Riz de Saint-Vincent est réalisé sous forme d’un produit brut, appelé riz cargo, dont les grains sont triés, nettoyés, blanchis dans des meules, avant d’être polis et emballés, selon la FINC, la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie.
Double
Selon le grossiste SIB, le prix de départ du riz « jasmin » a doublé : la tonne, valant 800 dollars US il y a six mois, grimpe aujourd’hui à près de 1 600 dollars.
Poulet
« Nous sommes en train de surveiller l’évolution du prix du poulet congelé d’importation »,
remarque Harold Martin, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Le but ?
« Réussir à contrer des augmentations fortes (de prix du produit) ». Un écopoulet pourrait
ainsi voir le jour.
À La Réunion
D’après le Journal de l’île de La Réunion, « après l’augmentation de janvier, puis celle de
+25 % sur le kilo en mai, les riziers parlent déjà d’une nouvelle hausse au mois de juillet :
aux alentours de 25 à 30 centimes d’euro plus cher ».
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Harold Martin : « Effectivement, nous pouvons susciter une certaine grogne »
Les Nouvelles calédoniennes : Un « écoriz » se dessine, qu’en est-il ?
Harold Martin : L’écoproduit s’inscrit dans une politique globale. Carburant, matériaux de construction, produits alimentaires... voilà de l’inflation importée. Un type de solution :
amener une baisse de prix sur des produits de première nécessité dont les classes défavorisées et moyenne ont besoin. Après le pain, le cartable, maintenant le riz dont le prix a explosé (au niveau mondial). Avec les Affaires économiques, les professionnels ou le service des douanes, nous travaillons depuis un certain temps sur l’écoriz, car ce n’est pas simple. L’idée, c’est de mettre un riz grain long dans les commerces à un prix entre 95 et 100 francs (le kilo). Une baisse considérable (aujourd’hui à 170-180 francs). Cette opération va
aboutir dans quelques jours ou semaines.
LNC : Parmi les leviers de financement, figurent la subvention directe du
gouvernement, la baisse de taxes... Ou l’effort demandé aux sociétés sur leur marge. Ne risquez-vous pas de susciter la grogne du privé ?
H.M. : Oui, effectivement, nous pouvons susciter une certaine grogne des commerçants et des importateurs par le fait que l’on rogne la marge. Sauf que tout le monde est conscient de la situation, notamment vis-à-vis des bas salaires, et l’on ne demandera pas de réduire la marge sur l’ensemble des produits. Et je l’ai dit : « La grande distribution pourrait supporter quelques îlots de pertes dans un océan de profits. » Que tout le monde fasse des efforts sur
un certain nombre de produits dits de première nécessité alimentaire, d’hygiène...
LNC : Jusqu’où pouvez-vous aller dans ce chapitre ? Et puis, le produit a-t-il toute sa vie en écoproduit ?
H.M. : Il n’y a pas de règle immuable. Cela se traitera au cas par cas, produit par produit, afin que tout soit clair. Il faut le faire et le faire savoir. (Quant à la vie en écoproduit), c’est une question. Elle dépendra de l’évolution des prix et des cours. Pour les prix des matières premières, nous savons que cela va durer encore quelque temps. La mesure donc, il faut la faire évoluer, l’ajuster.
Un écoriz à 100 francs le kilo
Importateurs, grossistes et enseignes ont accepté de renoncer à une partie de leurs marges pour proposer le kilo de riz à 100 francs maximum. Cet écoriz sera dans les rayons dès la semaine prochaine.
Après l’écopain, l’écoriz vient s’ajouter au panier de l’écoménagère. La mesure a été officialisée hier matin, en séance de gouvernement. A partir de la semaine prochaine, le consommateur va ainsi pouvoir acheter son kilo de riz à 100 francs maximum. L’aboutissement de négociations entre le gouvernement et le secteur privé, qui a accepté de rogner une partie de ses marges. En effet, à l’inverse de l’écopain, où le gouvernement subventionne une partie de la fabrication du produit, la mesure ne coûtera pas un centime à la collectivité.
Comment ? « En autorisant l’ouverture d’un quota exceptionnel de 400 tonnes supplémentaires, le gouvernement a posé aux importateurs, grossistes et enseignes une seule condition sur la vente de cette quantité : celle de vendre ce riz, rond ou long, à 100 francs maximum », a indiqué, hier matin, Pascal Vittori, porte-parole du gouvernement à l’issue de la séance.
Du côté des Riz de Saint-Vincent , principal importateur et transformateur de la place, on a également accepté le principe. En s’engageant à fournir 45 tonnes d’écoriz (rond ou long) par mois pour les douze prochains mois dans les rayons, la société a elle aussi consenti un effort financier. « Pour proposer un produit de qualité équivalente à un prix moindre, le secteur privé s’est adapté en modifiant, par exemple, ses filières d’importation », a encore précisé Pascal Vittori. Ainsi, dans les prochaines semaines, on risque de trouver plus de riz rond sous forme d’écoriz.
100 francs maximum, quel que soit le lieu de vente sur l’ensemble du territoire. C’est plutôt une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat du consommateur, alors que la flambée des cours du pétrole entraîne une hausse inexorable du coût des matières premières. Et le phénomène n’épargne pas la Calédonie. Ainsi, les spécialistes prévoient une hausse du cours du riz de l’ordre de 10 à 15 % dans les prochaines semaines. A l’avenir, le gouvernement planche sur la mise en place d’autres écoproduits.
Pierrick Chatel
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Source : latribune.fr